Le Monde Afrique – Le Niger a accepté la médiation de l’Algérie qui propose aux militaires ayant pris le pouvoir dans ce pays d’Afrique de l’Ouest « un plan de transition de six mois », a indiqué lundi 2 octobre le ministère des affaires étrangères algérien.

« Le gouvernement algérien a reçu par le canal du ministère nigérien des affaires étrangères une acceptation de la médiation algérienne visant à promouvoir une solution politique à la crise du Niger », a précisé le ministère algérien dans un communiqué.

Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a chargé le chef de la diplomatie, Ahmed Attaf, « de se rendre à Niamey dans les plus brefs délais pour y entamer des discussions (…) avec toutes les parties prenantes », toujours selon ce communiqué.

Alger avait proposé fin août des discussions politiques « pendant six mois au maximum (…) avec la participation et l’approbation de toutes les parties au Niger, sans exclusion », sous la tutelle d’une « autorité civile dirigée par une personnalité consensuelle et acceptée par tous les bords de la classe politique », afin de conduire au « rétablissement de l’ordre constitutionnel dans le pays ».

Alger a estimé que « l’acceptation de l’initiative algérienne confort[ait] l’option de la solution politique à cette crise et ouvr[ait] la voie à la réunion des conditions devant permettre de la surmonter pacifiquement dans l’intérêt du Niger et de l’ensemble de la région », a ajouté le ministère des affaires étrangères algérien.

« Rétablir l’ordre constitutionnel »

Jusqu’à l’annonce algérienne, les généraux au pouvoir à Niamey n’avaient pas réagi aux propositions de période de transition limitée dans le temps qui leur avaient été faites. Leur seule prise de parole sur le sujet remonte au 19 août lorsque le nouvel homme fort du pays, le général Abdourahamane Tiani, avait indiqué vouloir une transition de trois ans maximum.

Après le renversement le 26 juillet du président nigérien, Mohamed Bazoum, élu en 2021, la Cedeao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest), soutenue par plusieurs pays occidentaux, a annoncé le 10 août son intention de déployer une force ouest-africaine « pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger ».

Depuis, le bras de fer entre les deux parties s’éternise, mais le président Tebboune a fait savoir dès le 6 août qu’il refusait « catégoriquement toute intervention militaire » extérieure au Niger qui représenterait, selon lui, « une menace directe pour l’Algérie ».

Le régime militaire nigérien est engagé aussi dans un autre bras de fer avec la France depuis le coup d’Etat, Paris ne reconnaissant pas les nouvelles autorités du Niger.

Le 24 septembre, le président français, Emmanuel Macron, avait annoncé le retrait du Niger des 1 500 soldats français d’ici la fin de l’année et le retour à Paris de l’ambassadeur à Niamey, Sylvain Itté, deux exigences des militaires au pouvoir.

Le Monde avec AFP