Nouakchott – Un phénomène alarmant prend de l’ampleur dans certains quartiers de la capitale : des adolescents s’en prennent physiquement à des passants dans la rue, dans le cadre d’un jeu dangereux devenu viral sur les réseaux sociaux.
Le principe est aussi simple qu’inquiétant : un individu marche tranquillement, lorsqu’un adolescent surgit pour le tacler violemment par-derrière, le faisant chuter brutalement au sol. Ces agressions, souvent filmées à l’aide de téléphones portables, sont ensuite publiées en ligne, accompagnées de rires et de commentaires.
Plusieurs témoins font état de chutes violentes, provoquant des blessures allant de simples contusions à des fractures, dents cassées, ou traumatismes crâniens. Dans certains cas, les victimes sont âgées ou vulnérables, ce qui augmente les risques de complications graves.
Ces agissements suscitent une vive émotion sur les réseaux sociaux, où de nombreux internautes dénoncent la cruauté de ces scènes et l’impunité apparente de leurs auteurs. Pour certains observateurs, cette tendance traduit une perte inquiétante des repères moraux chez une partie de la jeunesse, combinée à un besoin malsain de visibilité sur les plateformes numériques.
Des voix s’élèvent pour réclamer une réaction rapide des autorités, aussi bien judiciaires qu’éducatives. Plusieurs spécialistes soulignent la nécessité d’une prise en charge globale, mêlant sanction, prévention, accompagnement des familles et sensibilisation aux conséquences de tels actes.
« Nous assistons à une dérive qui dépasse le simple cadre de la délinquance juvénile. Ce comportement traduit une violence intériorisée et banalisée, amplifiée par les réseaux sociaux », analyse un sociologue mauritanien.
Pour l’instant, aucun cadre juridique spécifique n’encadre ce type de comportement, mais plusieurs plaintes auraient été déposées par des victimes ou leurs proches. Les autorités judiciaires n’ont pas encore communiqué officiellement sur la question.
Face à cette montée de la violence gratuite, les appels à l’action se multiplient. Car au-delà des faits, c’est le respect de la vie en société et des valeurs fondamentales de solidarité et de sécurité qui semble remis en question.
