Depuis plusieurs semaines, le journaliste Haïba Cheikh Sidaty, connu pour ses publications incisives sur les réseaux sociaux, soulève des interrogations autour de l’origine de la fortune de la famille Ehel Cheikh Aya.
Les premières allusions remontent à la visite à Nouakchott du conseiller juridique du président soudanais, événement à la suite duquel Haïba Cheikh Sidaty a laissé entendre, sans nommer explicitement, que les fonds en question pourraient être liés aux Forces de soutien rapide du Soudan.
Dans une publication plus récente, le journaliste est allé plus loin, partageant un extrait du Code pénal mauritanien relatif aux pratiques occultes. Le ton, bien que mesuré, a été largement perçu comme une critique voilée :
« L’article 245 du Code pénal stipule : “Est passible des peines prévues à l’article 376 quiconque participe à une activité commerciale ayant pour objet l’achat ou la vente d’os humains, ou exerce des pratiques de sorcellerie, de magie ou de charlatanisme.” »
Il précise ensuite :
« Le législateur assimile ces pratiques à des formes d’escroquerie, punies d’un à cinq ans de prison, avec possibilité de privation des droits civiques pendant dix ans, et d’interdiction de séjour pour une durée équivalente. »
Si le journaliste ne cite personne nommément, cette publication a été comprise par plusieurs observateurs comme une critique indirecte des pratiques mystiques et du recours au maraboutage, parfois invoqués pour justifier certains enrichissements.
La réaction est venue de Taleb Bouya, fils d’une famille maraboutique ayant récemment acquis une grande fortune, qui s’est exprimé sur sa page Facebook en ces termes :
« Les délires mènent à tout ça. »
Cette formule, brève mais lourde de sens, a été interprétée comme une réponse implicite à Haïba Cheikh Sidaty et à ses allusions répétées.
Le journaliste a riposté de façon tout aussi implicite :
« Il n’y a de source que les délires ou le maraboutage. Donc, autant conclure que la source est douteuse. »
Ainsi se dessine une querelle d’allusions et de sous-entendus entre deux figures influentes, où chaque mot pèse, mais où aucune accusation explicite n’est formulée. Une joute verbale qui, à en juger par le ton et les échanges, semble appelée à se poursuivre.