Le Front pour le Changement Démocratique (FCD), parti non reconnu fondé par des proches de l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz, a tenu une conférence de presse à Nouakchott. Objectif : dénoncer l’arrestation de l’ancien ministre Seyidna Ali Ould Mohamed Khouna, et président de ce front qu’il qualifie d’illégale et politiquement motivée.

Lors de cette rencontre avec la presse, l’ancien ministre Mohamed Ould Jibril a pris la parole pour accuser les autorités de « kidnapping » en évoquant une intervention nocturne de policiers en civil, dans une résidence privée, en dehors des horaires autorisés par l’article 52 du code de procédure pénale. Il a affirmé que l’ancien ministre Ould Mohamed Khouna était détenu dans un lieu tenu secret, sans contact avec ses avocats, avant d’être localisé à la Direction générale de la Sûreté.

Un communiqué signé par le collectif d’avocats de l’ancien ministre, dont Me Icheddou, a été lu à cette occasion. Les avocats y dénoncent une violation flagrante de leurs droits d’accès à leur client, tout en précisant que seuls quelques membres de la famille avaient pu le rencontrer.

Pour Mohamed Ould Jibril, cette arrestation serait la conséquence directe de l’opposition publique de Seyidna Ali Ould Mohamed Khouna au pouvoir actuel. Il affirme que ce dernier a récemment pris la parole pour dénoncer les poursuites visant l’ancien président Aziz, qualifiées par ses soutiens de « cabale politique ». L’ancien ministre a également critiqué ce qu’il estime être un recul des libertés publiques, évoquant des détentions de journalistes, d’opposants et de blogueurs.

Il a mis en cause l’indépendance de la justice, dénoncé un « climat d’intimidation » et accusé le président de la République de « silence face aux préoccupations sécuritaires, notamment aux frontières ».

Un membre de la famille de l’ancien ministre est également intervenu, décrivant les conditions de l’arrestation et dressant un tableau préoccupant de la situation sécuritaire dans les zones de l’est du pays, notamment à Adel Bagrou et Amourj. Il a évoqué des cas de violences subies par les habitants, qu’il attribue à des interventions de forces étrangères, et a appelé l’État à intervenir.

D’autres membres du FCD ont exprimé leurs préoccupations sur la situation des droits humains et ont lancé un appel à la libération immédiate de Seyidna Ali Ould Mohamed Khouna. Ils ont également invité les responsables politiques, les journalistes et les acteurs de la société civile à se mobiliser pour la défense des libertés fondamentales.

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