Le député Biram Dah Abeid a ravivé, ce mardi 10 juin, la mémoire du coup d’État manqué du 8 juin 2003, en appelant les autorités mauritaniennes à traduire en justice les auteurs de cette tentative armée contre le régime de l’ex-président Maaouiya Ould Sid’Ahmed Taya. Cette opération, menée par le groupe des “Chevaliers du Changement”, avait coûté la vie au chef d’état-major de l’armée, le colonel Mohamed Lemine Ould Ndjayane, ainsi qu’à plusieurs soldats.
Dans un message vocal diffusé ce jour, le député a dénoncé ce qu’il qualifie de réhabilitation politique et morale des putschistes :
“Après la chute du régime de Ould Taya, opposition et majorité ont qualifié cet acte de courageux, oubliant volontairement le sang versé par le colonel Ould Ndjayane.”
Ould Abeid a fermement condamné cette forme d’amnésie collective. Selon lui, “la tentative a été sanglante, et ses auteurs ont du sang sur les mains”, regrettant que l’opinion publique, y compris les dirigeants actuels, “encense les responsables du putsch sans assumer les crimes commis.”
Il a également lancé un appel personnel à la fille du colonel tué :
“Je l’invite à se lever contre ceux qui gouvernent aujourd’hui, à demander justice au président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani pour le sang de son père. Il partage cette responsabilité avec les anciens présidents Ely Ould Mohamed Vall (paix à son âme) et Mohamed Ould Abdel Aziz.”
Par ces propos, le député remet au cœur du débat une page sombre de l’histoire récente de la Mauritanie, souvent reléguée au silence politique