Lors d’un rassemblement tenu à Cincinnati, dans l’État américain de l’Ohio, en clôture de sa tournée auprès de la diaspora mauritanienne, le député Birame Dah Abeid a lancé un appel fort à l’unité nationale, accusant les autorités mauritaniennes d’alimenter les divisions pour maintenir leur emprise sur le pouvoir.
Selon le
Correspondant d’Alakhbar sur place Le leader abolitionniste a dénoncé ce qu’il considère comme une stratégie délibérée de propagation de la peur entre les différentes communautés du pays. Il accuse le régime d’entretenir un climat de méfiance, suggérant que certains groupes menaceraient l’existence d’autres, dans le seul but de conserver sa légitimité.
Interrogé sur les obstacles rencontrés dans son action militante, Birame a évoqué des pratiques d’intimidation et des entraves logistiques, comme l’interdiction récente de se déplacer à l’aide d’un simple âne dans la région de l’Aqaba. Pour lui, ces mesures visent à l’affaiblir politiquement et à inciter les jeunes qui le soutiennent à abandonner la voie pacifique. Il a mis en garde : si l’État continue à fermer les voies du dialogue, la radicalisation d’une partie de la jeunesse deviendra une possibilité, à laquelle il se refusera toutefois de participer.
Revenant sur son parcours, Birame Dah Abeid, aujourd’hui âgé de 60 ans, a rappelé qu’il consacre sa vie depuis quatre décennies à la lutte pour les droits humains. Il affirme avoir été emprisonné, torturé et marginalisé en raison d’un engagement qu’il continue de défendre comme essentiel à l’unité nationale et à la stabilité du pays.
Il a également dénoncé les critiques suscitées par ses alliances politiques successives : d’abord avec le parti Sawab, qui avait provoqué l’hostilité de l’ancien régime, puis plus récemment avec des anciens membres de la mouvance FLAM, jugés incompatibles par certains avec cette première coalition. Il regrette que ces démarches, visant selon lui à favoriser le dialogue intercommunautaire, soient systématiquement instrumentalisées pour lui attribuer des intentions de subversion.
Sur la question migratoire, il a estimé que le débat a été artificiellement gonflé pour discréditer son refus de participer à un dialogue politique « sans fondement crédible ». Affirmant qu’il ne « se laissera pas tromper deux fois », il a plaidé pour une politique migratoire claire, respectueuse de la légalité et des droits fondamentaux, à l’image de ce qui se fait aux États-Unis.