À seulement 48 heures d’une importante fête religieuse, un incident aussi banal que révélateur a suffi à perturber profondément la circulation nationale : le renversement d’un camion sur la route de l’Espoir a complètement paralysé le trafic pendant 24 heures, isolant des centaines de voyageurs à un moment crucial de l’année.

Cette route, l’unique axe reliant la capitale Nouakchott aux wilayas de l’intérieur, constitue un véritable poumon pour le pays. Elle dessert sept régions et assure une grande partie des échanges humains, économiques et sociaux. À l’approche de la fête, des milliers de citoyens l’empruntent pour rejoindre leurs familles. Le blocage soudain a eu des conséquences immédiates : files de véhicules à perte de vue, voyageurs épuisés, sans accès à l’eau, à la nourriture, ni à un quelconque appui logistique ou sécuritaire.

Cet épisode, qui s’est prolongé pendant toute une journée, illustre une nouvelle fois la vulnérabilité extrême de nos infrastructures. Il met en évidence l’absence de voies alternatives, de services de dépannage efficaces, ou encore de coordination entre les services de sécurité et de secours. Une situation d’autant plus préoccupante qu’elle se répète régulièrement, à chaque incident de ce type.

Alors même que les autorités communiquent sur la modernisation du pays et la volonté de renforcer les réseaux de transport, les réalités du terrain racontent une tout autre histoire. Un simple accident devient un blocage national. Un camion renversé suffit à paralyser une artère stratégique pour des heures, sans intervention rapide ni gestion de crise.

À travers cette scène, c’est toute une politique des infrastructures qui est questionnée. À deux jours d’une fête censée rassembler les familles, des centaines de Mauritaniens sont restés bloqués sur l’asphalte, confrontés à une détresse évitable. Une épreuve de plus pour des citoyens déjà confrontés au poids du quotidien, et un signal d’alarme de plus sur l’urgence de repenser notre modèle de transport.

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