Une carte publiée par le Centre Afrique pour les Études Stratégiques, basé à Washington, révèle la répartition précise des attaques menées par des groupes armés dans la région du Sahel entre 2024 et les quatre premiers mois de 2025.
L’analyse de cette carte met en lumière que ces attaques ne sont pas aléatoires, mais ciblent des axes stratégiques essentiels, traduisant des objectifs militaires et géopolitiques bien planifiés.
Premièrement, une volonté manifeste de séparer le sud du Mali de sa région nord, l’Azawad, est perceptible. Les attaques marquées en orange visent à rompre la liaison entre ces deux zones, menaçant ainsi l’unité de l’État malien.
Deuxièmement, les attaques en bleu indiquent une concentration sur l’axe reliant Gao, au Mali, à Tillabéri, au Niger. Ce corridor est crucial pour relier les populations touarègues et le nord du Niger.
Troisièmement, les zones frontalières communes au Mali, au Niger et au Burkina Faso subissent de nombreuses attaques. Ce ciblage vise à fragiliser la coopération sécuritaire et politique de ces trois pays membres de l’Alliance du Sahel.
Enfin, la carte souligne également des attaques à la frontière entre le Bénin et les pays de l’Alliance du Sahel — Niger et Burkina Faso (en bleu ciel). Contrairement à d’autres États de la CEDEAO, le Bénin maintient des relations stratégiques avec ses voisins du Sahel et refuse de rompre ces liens.
Cette carte met en exergue la complexité sécuritaire dans la région, où les groupes armés exploitent les fractures territoriales et politiques pour déstabiliser les États.