De nouveaux drames secouent les zones frontalières de la Mauritanie. Des mauritaniens ont récemment été tués à Guergarate, à la limite entre la Mauritanie et le Sahara occidental, ainsi que le long de la frontière avec le Mali. Ces décès relancent les inquiétudes quant à la sécurité des Mauritaniens opérant dans ces régions sensibles, et suscitent une vague d’indignation à travers le pays.

Selon des sources locales, les victimes à Guergarate faisaient partie d’un groupe d’orpailleurs artisanaux qui se trouvaient dans une zone hors du périmètre sécurisé. L’incident rappelle un épisode similaire survenu en janvier 2022, où plusieurs orpailleurs mauritaniens avaient perdu la vie dans les mêmes circonstances.

La frontière mauritano-malienne, elle aussi, reste une zone de haute insécurité. En janvier 2022, sept commerçants mauritaniens avaient été tués près de la ville malienne de Nara. L’armée malienne avait été mise en cause, ce qui avait entraîné une protestation officielle de la Mauritanie. Depuis, les violences se sont poursuivies. Des ONG estiment que plus de 40 ressortissants mauritaniens ont été tués dans cette région depuis l’installation de forces paramilitaires étrangères, notamment le groupe Wagner, aux côtés de l’armée malienne.

En Mauritanie, la colère gronde. Des manifestations ont été organisées devant les institutions publiques. Des responsables politiques et des organisations de la société civile ont dénoncé « l’inaction des autorités » et exigent la protection immédiate des citoyens dans les zones à risques. Des voix appellent également à l’ouverture d’enquêtes indépendantes sur les circonstances des récentes morts, ainsi qu’à une meilleure coordination avec les pays voisins.

Dans un contexte de développement de l’orpaillage artisanal, qui attire des milliers de Mauritaniens vers des régions isolées et instables, la question de la sécurité aux frontières devient un enjeu national. Le gouvernement est appelé à renforcer ses dispositifs de surveillance, à affirmer sa souveraineté sur les zones frontalières, et à garantir la sécurité de ses ressortissants, qu’ils soient commerçants, éleveurs ou orpailleurs.

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