Le ministre de l’Économie et des Finances, Sid’Ahmed Ould Bouh, a salué l’engagement des députés du parti au pouvoir dans la lutte contre la corruption, affirmant qu’« il faut être fiers de représentants qui ne cherchent pas à s’exempter de l’obligation de déclaration de patrimoine et d’intérêts, contrairement à ce qui s’était produit au Parlement en 2007 ».
Dans une tribune intitulée « Contenir la corruption », le ministre défend le bilan du régime du président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani en matière de transparence et de gouvernance. Il affirme que la diversité des amendements proposés récemment par les élus du parti El Insaf témoigne d’une volonté claire de doter la lutte contre la corruption d’un cadre légal solide. « Ce sont les députés de la majorité qui ont porté ces amendements et tranché leur sort par le vote », insiste-t-il.
Le ministre énumère une série de réformes structurelles mises en œuvre ces dernières années. Il cite notamment la restructuration de l’Inspection générale de l’État, désormais rattachée à la Présidence, et la mise en place d’un système de classement des entreprises selon leurs capacités financières, humaines et techniques à exécuter leurs contrats. Il se félicite aussi des efforts visant à améliorer l’efficacité et les délais d’exécution des projets publics, longtemps considérés comme un terrain fertile pour les pratiques frauduleuses.
Parmi les autres mesures, il mentionne la réforme du cadre de l’investissement, la loi sur les partenariats public-privé, ainsi que la révision des mécanismes de passation des marchés publics. Il met également en avant la transformation du marché des changes, désormais régi par des critères objectifs et transparents, rompant avec les pratiques opaques du passé. Le ministre évoque aussi la réforme du droit encadrant les établissements et entreprises publics.
Dans le domaine administratif, Sid’Ahmed Ould Bouh met en avant la numérisation des procédures liées aux marchés publics, au registre judiciaire, à la gestion foncière et aux guichets uniques. Il souligne également les progrès réalisés dans le paiement des créances dues aux entreprises : alors qu’elles pouvaient s’accumuler pendant des mois, voire des années, elles sont aujourd’hui réglées dans un délai n’excédant pas une semaine à compter du premier contrôle financier. Cette rapidité, selon lui, encourage les entreprises à respecter leurs engagements contractuels.
Le ministre revendique également une gestion rigoureuse de l’endettement extérieur. Il rappelle que le ratio de la dette extérieure au PIB a été ramené à 36 %, soit la moitié de ce qu’il était quelques années auparavant. Et de s’interroger : « Qui a fourni un tel effort de maîtrise de la dette ? Qui a transmis au Parlement des projets de lois de lutte contre la corruption ? »
Il rejette enfin les critiques qui accusent le gouvernement de se plier aux injonctions de bailleurs internationaux. Pour lui, toutes les réformes engagées sont le fruit d’une volonté souveraine. Si certaines d’entre elles bénéficient d’un appui technique de partenaires étrangers, cela s’inscrit, insiste-t-il, dans une démarche mauritanienne assumée visant à s’inspirer des meilleures pratiques internationales en matière de gouvernance.