L’économiste mauritanien Sidi Ould Tah a été élu ce jeudi président de la Banque africaine de développement (BAD), au terme d’un scrutin organisé lors de l’assemblée annuelle de l’institution à Abidjan. Cette élection récompense un parcours professionnel exemplaire et traduit également la réussite d’une diplomatie discrète mais efficace, conduite par la Mauritanie sous l’impulsion du président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani.

Docteur en économie et ancien ministre de l’Économie, Sidi Ould Tah prendra ses fonctions à la tête de la BAD le 1er septembre prochain. Il arrive fort d’une expérience solide à la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA), qu’il dirigeait depuis 2015. Sous sa direction, la BADEA a connu une profonde mutation : capital multiplié par cinq (de 4,2 à 20 milliards de dollars), adoption d’une stratégie modernisée, diversification du portefeuille de projets, et une percée historique sur les marchés internationaux avec l’émission d’un eurobond en 2024.

Son élection à la tête de la BAD repose autant sur ses compétences techniques que sur sa capacité à construire des coalitions solides autour de projets de développement ambitieux. Fin connaisseur des enjeux économiques du continent, il prône une approche pragmatique axée sur l’investissement productif, la transformation locale des ressources africaines, et l’inclusion des jeunes et des femmes dans les dynamiques économiques.

Mais cette victoire personnelle est aussi un succès politique et diplomatique. Dès l’annonce de sa candidature, les autorités mauritaniennes ont mis en œuvre une stratégie d’influence coordonnée, portée directement par le chef de l’État. Le président Ghazouani a personnellement veillé à obtenir des appuis clés, tant en Afrique qu’auprès des partenaires non régionaux. La mobilisation des ambassades et des relais stratégiques a permis de rallier un large soutien à cette candidature, saluée pour son sérieux et sa crédibilité.

Le mandat de Sidi Ould Tah intervient dans un contexte complexe pour l’Afrique, entre pressions budgétaires, urgence climatique, besoins massifs en infrastructures et aspirations sociales grandissantes. Il hérite d’une institution centrale dans le financement du développement africain, avec une responsabilité immense : aider le continent à franchir un cap vers une croissance plus inclusive, plus résiliente, et portée par ses propres capacités.

Avec cette nomination, la Mauritanie inscrit son empreinte dans l’histoire de la BAD et confirme la reconnaissance croissante de ses cadres sur la scène continentale. Le parcours de Sidi Ould Tah symbolise l’émergence d’un leadership africain fondé sur le professionnalisme, la vision stratégique

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