L’ancien sénateur Moustapha Sidatt, figure influente de la société civile mauritanienne, a lancé un appel solennel face à la dégradation inquiétante du climat politique et social dans le pays. Selon lui, l’activité politique en Mauritanie est aujourd’hui enfermée entre banalité, extrémisme, découragement et un désengagement croissant vis-à-vis des affaires publiques.
Dans une déclaration diffusée récemment, Moustapha Sidatt déplore la disparition des aspirations nationales profondes à la construction d’un État stable, démocratique et uni, garantissant la liberté, la justice, l’égalité et une meilleure répartition des richesses. À la place, il constate avec regret la montée des discours de haine, des divisions ethniques et régionales, de l’individualisme exacerbé, ainsi que la prolifération de comportements néfastes tels que l’hypocrisie, la fraude, et diverses formes de criminalité.
Cet effondrement des valeurs, souligne-t-il, nous éloigne des enseignements religieux, des traditions et des mœurs nobles qui fondent la société mauritanienne. « Si nous ne prenons pas rapidement des mesures fortes pour enrayer cette dérive, notre pays sera emporté par une spirale dangereuse », prévient-il.
Pour inverser cette tendance, Moustapha Sidatt propose l’organisation d’un dialogue national sérieux et inclusif, réunissant l’ensemble des acteurs politiques, les sages, les partis, les associations civiles, et les représentants de l’État. Ce cadre de concertation devra être conduit avec rationalité, responsabilité, sagesse et souplesse afin d’élaborer une vision commune capable de résoudre les problèmes actuels et de répondre aux aspirations futures du pays.
Il insiste sur la nécessité d’un dialogue sans calculs politiciens, centré uniquement sur l’intérêt national suprême, dans la conscience de la gravité de la situation. Tous, gouvernants comme gouvernés, doivent s’engager pleinement à assurer le succès de cette démarche et à mettre en œuvre rapidement ses conclusions, afin de répondre à l’appel pressant d’une Mauritanie confrontée à de nombreux défis.
Cette prise de position de Moustapha Sidatt, ancien sénateur et secrétaire général de l’organisation Transparence Totale, fait écho à une inquiétude partagée dans la société sur l’état de la démocratie et la cohésion sociale dans le pays.