Une affaire au contenu pour le moins inhabituel a été examinée ce jeudi par le tribunal de Tevragh-Zeina, où un homme, Hamada Ould Moulay Ismaïl, accuse une femme nommée El Izza Mint Cheikh Ayah de l’avoir escroqué en lien avec un projet de voyage dans les pays du Golfe.
Le plaignant affirme que la défenderesse s’était présentée à lui avec une proposition : elle devait se rendre dans le Golfe pour bénéficier d’opportunités économiques importantes, et lui avait promis en retour une part significative des gains attendus. En gage de sa confiance, Hamada Ould Moulay Ismaïl dit lui avoir remis une somme de 400 000 ouguiyas, plusieurs moutons, ainsi qu’une tenue traditionnelle de valeur.
Selon ses déclarations, il aurait également confectionné pour elle un talisman (hijab), destiné à la protéger, qu’elle devait emporter dans ce voyage, accompagnée de son mari. Toutefois, après son départ puis son retour, El Izza Mint Cheikh Ayah aurait cessé toute communication, refusant de répondre à ses tentatives de contact. Le plaignant réclame désormais une compensation de 200 millions d’ouguiyas, estimant avoir été floué.
L’audience s’est tenue en l’absence de la défenderesse, représentée par ses avocats. De son côté, Me Sid’El Moctar s’est présenté pour soutenir le plaignant. Ce dernier a fait face à une objection immédiate de la défense, qui a contesté la légitimité de sa représentation, affirmant qu’il n’était pas dûment mandaté dans la procédure. Me Sid’El Moctar a insisté pour assurer la défense de M. Hamada.
Face à cette controverse procédurale, le juge a décidé de reporter l’audience à une date ultérieure.
Cette affaire soulève plusieurs questions de fond, entre engagements informels, promesses non tenues et recours à des pratiques culturelles comme les talismans. Le tribunal devra désormais déterminer la nature réelle de la relation contractuelle, s’il y en a eu une, et statuer sur la recevabilité des demandes du plaignant.