Il est des trajectoires que l’on devrait célébrer, et que l’on choisit pourtant de crucifier. Des réussites qu’on devrait ériger en modèles, mais que l’on traîne dans la boue de la suspicion. L’histoire de Yacoub Ould Sidiya, jeune entrepreneur mauritanien à la réussite fulgurante et méritée, en est aujourd’hui l’une des illustrations les plus éloquentes – et les plus préoccupantes.
Au début de l’année 2025, dans le tumulte d’un scandale d’envergure en Guinée, autour de la disparition de plusieurs tonnes d’or, le nom de ce jeune homme d’affaires est mentionné. À la tête de MSS Security, société mauritanienne spécialisée dans le transport sécurisé, il se retrouve momentanément inquiété dans le cadre de l’enquête. Très vite, les autorités guinéennes, après investigations, l’excluent totalement du dossier. Aucune responsabilité. Aucune charge. Rien. La justice a parlé. Mais l’ombre du soupçon, elle, persiste.
Et voilà que, quelques mois plus tard, c’est dans sa propre patrie que ce jeune homme, pourtant blanchi, devient la cible d’une campagne de discrédit sourde et tenace. À défaut de faits, on insinue. À défaut de preuves, on salit. La calomnie s’installe là où le mérite aurait dû susciter le respect.
Ce qui dérange, sans doute, c’est que Yacoub Ould Sidiya n’appartient à aucun réseau d’influence. Il ne doit sa réussite qu’à lui-même. Il ne s’est soumis à aucune allégeance, n’a quémandé aucune protection. Il est jeune, compétent, audacieux. Il a bâti seul un empire discret, efficace, structuré autour de la logistique, de l’aviation privée et du transport sécurisé. Son entreprise Global Aviation est devenue une référence régionale dans le domaine des évacuations médicales et du transport aérien spécialisé. Et dans toutes les crises — explosions, drames sanitaires, besoins humanitaires — il a répondu présent, parfois au péril de ses moyens, toujours dans le plus grand silence.
Mais dans une société où l’on tolère davantage la réussite lorsqu’elle est alignée, soumise, encadrée, un homme libre dérange. Un jeune qui réussit sans tutelle bouscule un certain ordre établi. Sa réussite devient suspecte, non pas à cause de ses actes, mais du simple fait qu’il a osé réussir sans demander la permission.
Il est temps de le dire avec force : ce que subit aujourd’hui Yacoub Ould Sidiya est une injustice profonde. Une injustice qui dépasse sa personne. Car en s’attaquant à lui, on envoie un signal glaçant à toute une génération : « Ne vous levez pas, ne brillez pas seuls, restez dans le rang. » Ce signal, nous devons le refuser.
La Mauritanie a besoin de bâtisseurs, de jeunes figures exemplaires, capables de porter haut l’ambition nationale. Elle a besoin de symboles positifs, d’entrepreneurs solides, de réussites qui inspirent. Yacoub Ould Sidiya est l’un de ceux-là. Le rejeter, c’est trahir nos propres idéaux.
Le mérite ne devrait jamais être un tort. La réussite indépendante ne devrait pas être une faute. Et la calomnie ne devrait pas remplacer la justice. Soutenir Yacoub Ould Sidiya aujourd’hui, c’est défendre une certaine idée de la justice, du travail, et de la dignité.