Reliefweb – La Crise humanitaire qui affecte le Mali depuis 2012 a généré des déplacements massifs de populations, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, avec d’importantes répercussions sur les pays voisins, notamment la Mauritanie, le Burkina Faso et le Niger.
Depuis 2012, des dizaines de milliers de maliens fuient vers la Mauritanie pour se mettre en sécurité, en raison de l’instabilité et des violences dans leur pays. L’augmentation de l’insécurité au Mali en 2024 a provoqué un afflux massif de réfugiées dans la wilaya du Hodh El Chargui, et principalement dans les départements de Bassiknou et Adel Bagrou.
Ce nouveau cycle de violence a aggravé la situation et a provoqué des déplacements massifs de nouveaux arrivants en particulier vers les frontalières entre le Mali et la Mauritanie.
Ces nouvelles personnes déplacées composée des retournées mauritaniennes et des réfugiées maliennes continuent d’emprunter les frontières non officielles dans plusieurs endroits sur le territoire mauritanien.
Ces afflux de personnes déplacées venues de diverses régions du Mali se sont ajoutés aux populations de cette région déjà confrontée à des défis majeurs, ces nouveaux arrivants ne s’installent pas au camp de Mbera mais dans les différentes localités du Hodh Chargui.
D’après les rapports des partenaires des nations unies présentés le 16 Avril 2024, 112 827 personnes ont été enregistrés dont 102 353 dans le camp de Mbéra et 10 447 hors camp. Les nouveaux arrivants sont au nombre de 92 100 individus dont 82 262 Hors camp et 9838 au camp de Mbéra sont en attente d’enregistrement.
La plupart des sites où les déplacées s’installent dans le Hodh El Chargui se trouvent dans des zones reculées. 70% des populations déplacées sans abris adéquats se sont installées dans des espaces vides ; les infrastructures socio sanitaires sont inexistantes entraînant la défécation à l’air libre et les exposant à des risques de maladies.
De nombreuses sources d’eau déjà insuffisantes ne sont pas potables. La majorité des déplacés hors camp est confrontée à l’insécurité alimentaire. Plus de 50% des déplacés sont des éleveurs et la plupart se sont déplacés avec leurs cheptels ce qui a augmenté beaucoup plus de pression sur les ressources naturelles, en particulier l’eau et les pâturages.
Au niveau du camp de Mbéra, les besoins sont pratiquement couverts ou en cours du traitement par les partenaires des nations unies et les organisations internationales. Cependant beaucoup reste à faire pour la prise en charge des personnes déplacées hors du camp.
Dans ce contexte volatile, il convient de noter que les postes frontaliers officiels ont été fermés depuis le 17 avril 2024. En effet, cette situation risque de s’aggraver avec la détérioration des relations entre la Mauritanie et le Mali.
L’incident frontalier le plus récent enregistré entre les deux pays remonte juste après la fête d’Aïd El-Fitr où des forces maliennes et groupe Wagner auraient pénétré dans le village mauritanien de Med Allah, entraînant des blessures chez des civils et des arrestations controversées.
Source : IFRC