L’état de santé de l’ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, actuellement incarcéré à la prison de Nouakchott, continue de susciter de vives préoccupations. Condamné en décembre dernier à quinze ans de réclusion pour enrichissement illicite dans le cadre du « dossier de la décennie », l’ex-chef de l’État se plaint depuis plusieurs semaines d’un affaiblissement de son état physique.
Selon ses avocats, Ould Abdel Aziz souffrirait de douleurs persistantes au genou et de troubles cardiaques récurrents. Il avait d’ailleurs subi une opération du cœur peu après le début de sa détention, ce qui alimente aujourd’hui les inquiétudes quant à l’évolution de sa santé. Ses proches dénoncent un accès limité à un suivi médical adapté dans le cadre carcéral.
Par ailleurs, selon des informations non confirmées à ce stade, l’ancien président serait actuellement soumis à des examens médicaux dans une clinique privée de Nouakchott. Ces analyses viseraient à évaluer plus précisément l’évolution de son état de santé.
« Son état se détériore, et il n’a plus accès au corps médical spécialisé qui le suivait à l’étranger, notamment en France », alerte un de ses avocats, pointant un risque grave en l’absence de soins appropriés. Avant son incarcération, Mohamed Ould Abdel Aziz bénéficiait en effet de consultations régulières à l’étranger, désormais impossibles en raison de sa condamnation et de sa détention.
Face à cette situation, ses proches demandent aux autorités plus de clarté sur son état de santé. Des associations de défense des droits humains appellent également à garantir l’accès aux soins pour tous les détenus, rappelant que la privation de liberté ne doit en aucun cas s’accompagner d’une privation de soins médicaux.
Pour l’heure, aucune déclaration officielle n’a été faite par l’administration pénitentiaire ou les autorités judiciaires. Mais la question, désormais posée dans l’espace public, soulève un débat éthique plus large sur les conditions de détention en Mauritanie et le respect des droits fondamentaux des prisonniers.