Le Haut-Commissaire de l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS), Mohamed Ould Abdel Fettah, a tiré un signal d’alarme concernant le retard de paiement des contributions financières par les sociétés nationales d’eau et d’électricité des pays membres. Selon lui, cette défaillance compromet sérieusement la continuité des services assurés par l’organisation.

Dans une interview accordée à Radio France Internationale (RFI), Ould Abdel Fettah a estimé que le non-respect des engagements financiers fragilise l’ensemble du système : « Sans contributions régulières, l’entretien des installations devient extrêmement complexe. Cela met en péril la durabilité même de nos infrastructures. »

Il a souligné que l’OMVS repose sur une solidarité active entre les pays riverains du fleuve Sénégal, et que le modèle n’est viable que si chaque membre joue pleinement son rôle. « Ce que nos prédécesseurs ont bâti avec audace et clairvoyance pourrait s’effondrer si les obligations financières continuent d’être ignorées », a-t-il averti.

Malgré ces difficultés, le Haut-Commissaire a salué l’historique de coopération régionale qui caractérise l’organisation. « L’expérience a montré que, face aux défis communs, nos pays ont toujours su faire front ensemble et trouver des solutions concertées », a-t-il déclaré.

Il a rappelé que les infrastructures construites dans le cadre de l’OMVS – notamment les barrages – remplissent des fonctions vitales : production d’électricité, irrigation des terres agricoles, accès à l’eau potable et protection contre les aléas climatiques. « Ces ouvrages continuent de jouer leur rôle parce que chacun des États membres, depuis plus de cinquante ans, s’est engagé à les soutenir. »

L’OMVS a été fondée le 11 mars 1972 à Nouakchott par la Mauritanie, le Sénégal et le Mali. La Guinée a rejoint l’organisation en 2006. Sa mission consiste à gérer et développer les ressources du fleuve Sénégal à travers des projets communs dans l’agriculture, l’énergie, l’environnement et le développement local.

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