Le député et militant des droits humains, Biram Dah Abeid, a exprimé de vives réserves quant au dialogue politique en cours en Mauritanie, conditionnant sa participation à des engagements fermes de la part du chef de l’État. Dans une déclaration à Radio France Internationale (RFI), il a indiqué que seul un geste fort du président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani pourrait le convaincre de s’asseoir à la table des discussions.
« Il faut des mesures urgentes pour rétablir la justice, et un engagement clair du président à garantir le dialogue, ses résultats et leur application », a-t-il affirmé, estimant que certaines priorités nationales ne peuvent être ignorées.
Biram a notamment évoqué l’interdiction de certains partis politiques, la persistance de pratiques esclavagistes, et les discriminations dont souffrent, selon lui, de nombreux citoyens de toutes origines. Il a également appelé à l’ouverture d’une enquête judiciaire sur les morts survenues à Kaédi en 2024, dans le sillage des élections, qualifiant ces événements de « crimes commis de sang-froid ».
Se décrivant comme un homme de paix et de dialogue, le leader abolitionniste a souligné que le dialogue, pour être utile, devait être « sincère, crédible et conduit par une personnalité de confiance ».
Parallèlement, le coordinateur du processus, Moussa Fall, a transmis récemment aux partis politiques un document de travail qualifié de « première synthèse provisoire » de la feuille de route devant encadrer le dialogue national. Ce texte, selon lui, intègre les contributions jugées consensuelles à ce stade.
Moussa Fall a fixé un délai de quinze jours aux partis pour réagir. À défaut de réponse, leur silence sera interprété comme une validation tacite. Il a assuré que les observations reçues dans les délais et appuyées par un consensus seraient prises en compte dans la version finale. Cette dernière marquera la fin de la phase préparatoire du dialogue.




