Sous le titre évocateur « La religion, c’est le bon conseil », l’ancien député Moussa Ould Abou Said Amar a lancé un appel au président de l’Assemblée nationale, l’invitant à organiser des sessions de formation à l’intention de certains nouveaux députés, afin de leur inculquer les fondements éthiques et civiques du débat parlementaire.

Dans une tribune empreinte de références littéraires et religieuses, l’auteur déplore la dérive verbale qui, selon lui, caractérise désormais certaines interventions sous la coupole de l’Assemblée. Il y voit une perte des repères et une forme de dégradation du discours politique :

« Même à l’époque préislamique, le respect du désaccord était plus élevé que ce que l’on voit aujourd’hui au nom de la démocratie », écrit-il, citant les poètes classiques comme Al-Nabigha, Hassane, ou Al-Acha, qui « polémiquaient avec éloquence, mais sans outrance ni diffamation, et encore moins sans se prendre pour des prophètes ».

Moussa Ould Abou Said Amar rappelle également un enseignement appris dès l’enfance :

« L’un des signes du comportement hypocrite, c’est que lorsqu’il se dispute, il devient injurieux. »

Il met en garde contre la transformation du Parlement en un espace de tumulte semblable à un marché populaire, fait de cris, de surenchères et d’invectives creuses.

Il fustige en particulier certaines interventions d’inspiration populiste ou démagogique, qu’il juge indignes du niveau de débat attendu dans une institution démocratique.

« La caméra peut pousser certains à un excès de zèle, à dire ce qu’ils ne pensent pas, dans l’unique but d’attirer l’attention ou d’arracher des applaudissements », écrit-il encore, soulignant les conséquences de tels comportements sur « le goût du public, l’éducation des enfants, et la perception du travail parlementaire par les citoyens ».

L’ancien député conclut sur un ton moral et spirituel :

« La parole est une responsabilité. Dieu a comparé la bonne parole à un arbre bien enraciné, dont les fruits sont continus. Que votre discours soit tel un arbre fertile, non une tempête destructrice. »

Et de citer un célèbre vers de poésie arabe :

« Celui qui taille l’arc sans en avoir l’art, ne rend pas justice à l’arc. Donne l’arc à celui qui sait le manier. »

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