La Société nationale d’aménagement agricole (SNAT) est au cœur d’un rapport accablant de la Cour des comptes, qui dénonce une gestion chaotique et des irrégularités systémiques mettant en péril l’avenir de l’entreprise publique.
Créée en 2009 avec un capital de 5,9 milliards d’anciennes ouguiyas, la SNAT multiplie les pratiques douteuses : location excessive et coûteuse d’équipements, projets retardés, contrats attribués en dehors des règles, et absence de sanctions pour les prestataires défaillants.
La Cour révèle que la société consacre chaque année des sommes colossales à la location de véhicules et de machines, parfois à un coût équivalent à l’achat. Pendant ce temps, une grande partie de son propre parc est inutilisable, faute d’entretien.
Le rapport évoque également un recours systématique à la sous-traitance, parfois sans appels d’offres, et des marchés artificiellement fractionnés pour contourner les procédures. Dans certains cas, des travaux ont été payés sans jamais être réalisés, et aucune pénalité n’a été appliquée.
Sur le plan fiscal, la SNAT est pointée du doigt pour le non-recouvrement de la TVA, l’absence de factures conformes, et la signature de contrats avec des fournisseurs non enregistrés fiscalement. Certaines opérations n’ont même pas été enregistrées auprès de la direction du patrimoine de l’État.
La Cour appelle à une remise en ordre urgente, avertissant que les pratiques actuelles exposent l’entreprise à de graves risques de viabilité. Elle demande un respect strict des règles de transparence, de fiscalité et de gestion des deniers publics.




