Le coordinateur du dialogue national, Moussa Fall, a remis au président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani un rapport détaillant les défis et enjeux liés au processus de concertation nationale actuellement en préparation. Dans ce document de 26 pages, il appelle à la vigilance face à une série de risques potentiels, tout en mettant en avant les opportunités stratégiques qu’offre ce dialogue.

Parmi les risques identifiés, le rapport cite notamment :

• La politisation excessive du processus,

• L’anarchie au sein de certaines structures de la société civile,

• La possible absence de certains acteurs clés,

• Les frustrations des organisations non conviées,

• Ou encore l’émergence de propositions irréalistes et d’attentes démesurées.

Le document évoque également la possibilité de polarisation autour de sujets sensibles, de blocages sur certaines divergences irréconciliables, ou encore de désaccords sur le mécanisme d’adoption des recommandations. Un autre point de tension soulevé est la confusion possible entre les prérogatives du dialogue et celles de l’exécutif, ce qui pourrait freiner la mise en œuvre des conclusions.

Moussa Fall met également en garde contre la tendance à prioriser les questions techniques, au détriment de la cohésion sociale et de la stabilité nationale, considérées comme des enjeux centraux.

Malgré ce diagnostic prudent, le rapport souligne que le dialogue peut devenir un outil de refondation nationale, à condition d’être bien mené. Il propose de s’appuyer sur cette initiative pour :

• Traiter les causes profondes de la fragilité politique et institutionnelle,

• Renforcer l’unité et la paix sociale,

• Apaiser les tensions héritées du passé,

• Et rétablir la confiance entre l’État, l’opposition et la société civile.

Selon lui, le dialogue pourrait également contribuer à redéfinir les règles du jeu politique, normaliser les rapports entre acteurs, et améliorer l’image de la Mauritanie sur la scène internationale, en offrant des garanties aux investisseurs et partenaires étrangers.

Enfin, le coordinateur voit dans cette démarche une occasion de ramener l’ensemble des forces politiques et sociales dans le cadre de l’État de droit, en consolidant la légitimité démocratique des institutions.

Le rapport est structuré autour de huit volets : le contexte, le cadre de mission, la synthèse des attentes, la feuille de route, les principes directeurs, les risques et opportunités, les leçons tirées, et les recommandations.

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