Dans une analyse publiée sur les réseaux sociaux, l’homme politique Cheikhna Sidi Mohamed a livré une lecture sévère du climat politique actuel en Mauritanie, qu’il décrit comme “un processus d’autodestruction du régime” et “un coup d’État silencieux des nouveaux Thamoudiens”.
Selon lui, le pays traverse une phase critique, où les factions du pouvoir s’affrontent entre elles dans une lutte désespérée pour le contrôle de l’État. Il estime que les récents développements autour du rapport de la Cour des comptes constituent “une confession interne” démontrant que le système en place se dévore lui-même, signe d’une dérive profonde plutôt que d’une vitalité politique.
Cheikhna Sidi Mohamed avance que les attaques médiatiques visant des officiers retraités, des hommes d’affaires et des responsables politiques ne sont pas fortuites, mais relèvent d’une stratégie de règlement de comptes orchestrée par un courant dominant du régime. Ce dernier, qu’il appelle “le camp des nouveaux Thamoudiens”, serait conduit par le Premier ministre Mokhtar Ould Djay, accusé d’avoir consolidé son influence sur les institutions militaires, les médias, les marchés publics et l’appareil d’État.
Selon l’homme politique, les récentes mutations dans l’armée et les changements à la tête de plusieurs institutions seraient le résultat d’un plan préparé de longue date en vue de préparer l’après-Ghazouani, une fois les principaux obstacles écartés. Il cite notamment le démantèlement du camp de l’ancien ministre Ould Ahweïrthy, considéré comme le bloc politico-militaire le plus puissant du pays, et la mise à la retraite de plusieurs généraux comme des étapes clés dans cette stratégie.
Dans son analyse, Cheikhna Sidi Mohamed accuse également Ould Djay d’avoir étendu son contrôle aux médias, publics comme privés, en plaçant des fidèles à la tête des institutions de communication et en utilisant les plateformes d’information pour manipuler l’opinion. Il affirme que le Commissariat à la sécurité alimentaire, dirigé par Mint Khatri, serait devenu un instrument au service de ce clan, tout comme les commissions de passation de marchés publics, désormais centralisées et soumises à des attributions directes sans appels d’offres.
Le projet de modernisation de Nouakchott, d’un montant estimé à 50 milliards d’ouguiyas, serait, selon lui, l’outil financier majeur ayant permis au camp d’Ould Djay de renforcer son pouvoir et d’acheter des soutiens.
Cheikhna Sidi Mohamed considère que le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani est désormais largement sous l’influence de son Premier ministre, devenu “l’homme fort du régime”. Ce dernier aurait, selon lui, réussi à dominer les ministères, les institutions publiques, les médias et même la justice, notamment à travers la Cour des comptes, qu’il présente comme un outil de liquidation politique.
Dans une conclusion au ton apocalyptique, l’homme politique affirme que la Mauritanie vit sous l’emprise d’un système corrompu et sans âme, comparant ses dirigeants à “de nouveaux Thamoudiens”, en référence au peuple mythique du Coran qui se serait autodétruit par arrogance et injustice.
Il prédit que ce système bâti sur la corruption, la loyauté achetée et la peur, finira par s’effondrer sous la colère d’un peuple spolié et humilié :
“Aucune légitimité ne dure sans le peuple, et aucun pouvoir ne résiste s’il repose sur le vol.




