Lors d’une rencontre consacrée à la question de la mauvaise gouvernance en Mauritanie, le journaliste El Haiba Cheikh Sidaty a rapporté une anecdote marquante issue d’une interview qu’il avait réalisée avec un ambassadeur étranger en fin de mission à Nouakchott.
Interrogé sur ce qui l’avait le plus frappé négativement durant son séjour, le diplomate aurait répondu :
« Chaque fois que je sortais dans les rues de Nouakchott, je me posais la question suivante : qu’ont-ils fait de tout cet argent qu’ils ont emprunté depuis leur indépendance ? »
Selon El Haiba Cheikh Sidaty, cette remarque illustre le profond malaise suscité par la mauvaise gestion des ressources publiques. Il a cité à ce propos un rapport de la Banque africaine de développement (BAD) estimant à près de 50 milliards de dollars américains les fonds ayant été affectés par la mauvaise gouvernance entre 1991 et 2021, soit en l’espace de trente ans.
Le journaliste a également souligné une contradiction persistante au sein de la société mauritanienne : « Le plus grand problème, c’est que même ceux qui dénoncent avec vigueur la gabegie s’y opposent dès qu’un de leurs proches est mis en cause », a-t-il déploré.




