Une nouvelle hécatombe de poissons a été constatée sur les rives de la baie de Nouadhibou. Des milliers de mulets (Mugil capurii) ont été retrouvés morts, flottant ou échoués, provoquant une vive inquiétude chez les pêcheurs et les habitants de la ville portuaire.

Ce phénomène, désormais familier pour les communautés locales, revient avec une régularité inquiétante. Depuis plusieurs années, ces épisodes de mortalité massive surviennent à la même période, sans que des explications claires ou des mesures concrètes ne soient rendues publiques.

Les précédents cas les plus marquants remontent à 2016 et 2021, avec des scènes similaires sur les plages de Nouadhibou et près du port de Tanit. Les causes évoquées à l’époque allaient de la pollution industrielle aux rejets chimiques, en passant par la prolifération d’algues toxiques et le manque d’oxygène dans l’eau (hypoxie).

Malgré des promesses d’enquêtes et de suivi écologique, peu d’informations ont filtré sur l’origine de ces hécatombes. Ce silence institutionnel alimente la frustration des pêcheurs artisanaux, directement touchés par la dégradation des écosystèmes marins et la raréfaction de certaines espèces.

Le mulet représente une ressource essentielle pour l’économie locale. Sa disparition brutale ou sa contamination éventuelle menace non seulement la sécurité alimentaire, mais aussi la subsistance de milliers de familles qui dépendent de la pêche et de la transformation des produits de la mer.

Des voix s’élèvent pour exiger des actions urgentes : diagnostic environnemental rigoureux, régulation des activités polluantes, renforcement de la surveillance côtière et appui aux communautés impactées. Jusqu’à présent, aucune déclaration officielle n’a été émise par le ministère de la Pêche ni par les autorités environnementales.

Face à l’absence de réponse, certains appellent à la création d’un comité d’experts indépendants pour identifier les causes de cette hécatombe récurrente et proposer des solutions durables pour préserver les ressources halieutiques du pays.

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