Vendredi 1er juillet 1994. Le ciel de Nouakchott est dégagé ce matin-là, et rien ne laisse présager le drame qui va se jouer dans les heures suivantes. Il est un peu avant 8 heures lorsque le Fokker F-28 de la compagnie Air Mauritanie décolle de l’aéroport international de Nouakchott. À son bord, 76 passagers et quatre membres d’équipage, tous en direction de Tidjikja, capitale de la wilaya du Tagant. Aux commandes se trouve un pilote expérimenté, reconnu pour sa maîtrise des conditions difficiles.
Le vol s’annonce court mais périlleux. À cette période de l’année, la région est fréquemment balayée par des tempêtes de sable qui obscurcissent l’horizon et rendent la navigation aérienne extrêmement difficile.
À l’approche de Tidjikja, les conditions météorologiques se détériorent rapidement. Une intense tempête de sable réduit la visibilité à quelques mètres à peine. L’équipage entame alors un survol d’attente, espérant une amélioration. Plusieurs longues minutes passent. Puis, malgré la mauvaise visibilité persistante, une première tentative d’atterrissage est engagée. Elle échoue. Le pilote décide de reprendre de l’altitude.
Quelques instants plus tard, une deuxième tentative est lancée. Aux commandes, un pilote expérimenté déploie tout son savoir-faire pour maîtriser l’atterrissage dans des conditions météorologiques extrêmes. Pourtant, face à la force implacable du destin et aux aléas du vol, parfois, malgré toutes les précautions et compétences, il n’y a rien à faire.
C’est alors que le drame se produit.
Alors que l’appareil touche la piste, le train d’atterrissage avant cède sous l’impact. Déséquilibré, l’avion quitte la piste, glisse violemment sur le sol rocailleux, et s’enflamme. Quelques secondes plus tard, l’appareil percute un rocher. Une explosion déchire l’habitacle.
Les secours, pris au dépourvu par la violence du choc et l’ampleur des flammes, peinent à intervenir rapidement. Pour de nombreux passagers, il est déjà trop tard.
Les survivants, eux, témoignent encore aujourd’hui des cris terrifiants des passagers à bord. Ils revivent parfois, en cauchemar, ces mêmes moments d’horreur et portent encore les lourds traumatismes psychologiques de cette tragédie.
Ce jour-là, la Mauritanie est endeuillée par le pire accident aérien de son histoire. Les chiffres sont accablants : des dizaines de morts, dans des circonstances dramatiques.
L’émotion est immense à travers le pays. Familles brisées, survivants traumatisés, questions sans réponse : comment un tel drame a-t-il pu se produire ? L’état de l’aéroport de Tidjikja, les conditions météorologiques extrêmes, l’équipement limité, ou encore la prise de risque en situation de visibilité nulle, tout est passé au crible.
Plus de trois décennies après les faits, le crash du vol Air Mauritanie du 1er juillet 1994 reste une plaie ouverte dans la mémoire collective du pays. Un rappel brutal des défis liés à l’aviation dans des régions soumises à des conditions climatiques extrêmes, et du besoin impératif d’investir dans la sécurité aérienne.