Dans un climat de crispation où la moindre interrogation peut déranger, El Haiba choisit de poser des questions que beaucoup évitent d’exprimer à voix haute. Des interrogations franches, ciblées, qui révèlent un malaise plus profond autour de certaines affaires sensibles restées sans réponse.

De simples questions, partagées par une large partie de l’opinion, ont suscité des réactions étonnamment hostiles. Au lieu d’apporter des éléments de réponse, certains ont préféré détourner l’attention, user de la victimisation ou chercher des excuses, comme si interroger était devenu un acte de provocation.

Traditionnellement, face à une question journalistique, on s’attend à une réponse claire, à un refus justifié, ou, au pire, à une esquive maîtrisée. Mais ce à quoi on assiste aujourd’hui relève d’un réflexe nouveau : éviter le fond, dramatiser la forme, et créer une confusion volontaire pour esquiver les attentes de transparence.

L’affaire dite du “Hijab” a remis en lumière la question de la provenance de certains fonds. En réponse, d’autres dossiers sont ressortis des tiroirs — celui des substances hallucinogènes, brusquement interrompu, ou encore l’importation d’uniformes militaires en grandes quantités dans une affaire classée “contre X”. Autant d’éléments qui laissent le public dans l’expectative.

El Haiba soulève alors une série de questions directes :

• Pourquoi certains prennent-ils systématiquement le rôle de victime dès qu’on les interroge ?

• Pourquoi faudrait-il qu’un journaliste s’excuse de poser des questions, cœur même de son métier ?

• Pourquoi détourner chaque débat dès qu’il touche l’intérêt général ?

• Jusqu’à quand les grandes préoccupations des Mauritaniens seront-elles sacrifiées au profit de compromis opaques, loin de toute transparence et des mécanismes institutionnels censés y répondre ?

Ces questions s’adressent à plusieurs acteurs. Elles ne visent ni à provoquer ni à accuser gratuitement, mais à rappeler que dans une démocratie, demander des comptes est un droit. Et s’il faut une “excuse” pour cela — la voici.

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