Le journaliste mauritanien El-Khalil Ould Jdoud, installé à Rabat, a récemment levé le voile sur ce qu’il présente comme une tendance inquiétante parmi certains hauts fonctionnaires et bénéficiaires de marchés publics : l’acquisition de biens immobiliers de luxe à l’étranger, notamment dans les îles Canaries et plusieurs grandes villes marocaines telles que Rabat, Casablanca ou Agadir.
Dans une publication sur les réseaux sociaux, Ould Jdoud raconte avoir passé trois jours à Las Palmas, où il dit avoir recueilli plusieurs témoignages confirmant l’implication croissante de cette élite dans des achats immobiliers haut de gamme, souvent réalisés dans la discrétion et sans justification claire de l’origine des fonds.
Il souligne que ces acquisitions interviennent à la suite de mouvements financiers suspects, sans transparence sur les sources de financement. Les biens en question se situent dans des quartiers résidentiels exclusifs, et leur paiement se ferait parfois via des circuits opaques.
Le journaliste critique ouvertement le détachement moral de certains responsables, qu’il accuse de s’éloigner des valeurs de rigueur, de transparence et de responsabilité publique. Il leur rappelle que les fonctions qu’ils occupent ne sont pas un honneur, mais un devoir, et que leurs excès ne salissent pas seulement leur nom, mais aussi la réputation de familles connues pour leur patriotisme et leur droiture.
Il conclut avec fermeté :
« Préserver les fonds publics n’est pas seulement une exigence légale, c’est un acte de fidélité à des principes fondamentaux que le pouvoir ne devrait jamais corrompre. »
Cette polémique survient alors même que le président de la République a récemment demandé aux hauts cadres de l’État de passer leurs vacances sur le sol national, afin de promouvoir le tourisme intérieur et soutenir l’économie locale.
Dès lors, une question se pose : que deviendront toutes ces résidences de luxe à l’étranger ? Et surtout, ces cadres renonceront-ils réellement au confort discret des plages espagnoles ou marocaines pour aller “cuire” dans la chaleur du pays profond durant l’été ?
Un dilemme qui met en lumière le décalage croissant entre les discours officiels et certaines pratiques sur le terrain.