La Dépêche – La vente de 40 des 90% de sa participation au bloc-10 à QatarEnergy ne passe pas comme une lettre à la poste pour Shell.

En dépit des tentatives d’explication sur la toile, qui s’enflamme à ce propos, le doute persiste quant à cette opération, non seulement du fait de la proximité de la réserve naturelle du Parc National du Banc d’Arguin, mais également du bien-fondé du montage du projet qui semble faire planer des risques de gruger, impunément, le pays de ses propres ressources.

Le contrat signé en 2018 entre notre pays et la société Shell, compagnie pétrolière anglo-néerlandaise, n’est finalement que la partie visible de l’iceberg de ce que certains considèrent comme une OPA en bonne et due forme sur un espace de prospection dont Shell a annoncé la vente de 40% à la compagnie pétrolière qatarie QatarEnergy.

A noter que cette concession du bloc 10 est différente de la seconde accordée par les autorités actuelles sur le bloc C-2 même si les deux blocs relèvent, excepté les 10% pour intéresser la SMH, désormais du patrimoine de Shell.

Un espace offshore de 23 675 kms. Mais rien ne filtre sur la vente par Shell de ses 40% d’actions et combien l’Etat mauritanien y perd ou y gagne. C’est la nuit et le brouillard sur le fonds de cette affaire. Ce qui est certain, c’est que l’opération n’a pas été menée pour un ouguiya symbolique.

Des explications en boucle sur la toile du directeur -depuis 2017- des hydrocarbures, Moustapha Ould Béchir, jeune frère de l’ancien premier ministre, Mohamed Salem Ould Béchir, en 2018, concerné lui aussi par l’enquête de la « décennie» n’y font rien.

La suspicion entourant l’opération de Shell avec QatarEnergy est forte au sein de l’opinion d’autant que le projet longe la très sensible aire de la réserve du PNBA. Les autorisations de prospection sur ce bloc notamment accordent aux opérateurs de fouiner à la recherche des hydrocarbures sur une longue distance et parfois même à seulement 20 mètres de profondeur par rapport à la surface de l’eau.

De gros risques que les responsables de cette opération n’ont pas induit dans le montage et le partage de production avec Shell se contentant des miettes au profit du trésor public. Y a-t-il anguille sous roche?

Pour l’heure, l’opinion cherche toujours les motivations sérieuses à cette opération.

JD