Les élections de mai 2023 en perspective, comme toute consultation électorale, est un moment important voire primordial dans toutes les grandes démocraties.

Pourvu que les règles du jeu soient sous-tendues par un espace clarifié, une organisation méticuleuse et parfaite sans coups fourrés, répondant à un réel besoin de transparence, gage de crédibilité et susceptible de consacrer des résultats probants à la hauteur des aspirations légitimes du peuple qui est le seul bénéficiaire à l’issue d’une bataille électorale.

Ce principe sacro-saint doit être préservé pour tout état de droit qui se veut l’incarnation d’une république où l’équité et la justice requièrent ces valeurs cardinales répondant à un souci impérieux de respect du choix des électeurs, sans tricherie, encore moins méthodes rétrogrades et anti-progressistes.

La diaspora Amérique a noté, pour s’en émouvoir, des faits saillants, ayant comme finalité, des griefs aux relents de tortuosité émanant, une fois de plus, des autorités mauritaniennes, ayant senti la menace d’une défaite cuisante à l’approche des élections de mai 2023.

L’inscription sur les listes électorales au niveau de la diaspora Amérique révèle des dysfonctionnements multiformes teintés de deux poids deux mesures que les autorités ont ravivé, mettant à nu leur volonté manifeste de favoriser des catégories issues d’une communauté en les inscrivant massivement dans des zones où elle réside tout en ignorant les autres contrées de forte concentration negro mauritaniens, faisant fi du principe d’égalité des chances et de droiture en matière politique.

La situation est d’autant plus alarmante et préoccupante que la fameuse commission dépêchée manu militari et qui devrait entrevoir un signe encourageant à la grande satisfaction des candidats a eu un comportement laxiste de nature à donner beaucoup plus de son temps au camp du pouvoir qu’à celui de l’opposition qui, n’en déplaisent à ses détracteurs, se réalise à travers des structures et un mode de fonctionnement bien maîtrisés.

Pire, on assiste depuis quelques temps à une ruée surprenante et effrénée de cette même communauté de population vers les États-Unis dans la phase d’inscriptions, à quelques encablures des échéances électorales, et cet état de fait indique que le pouvoir vacille et reste déterminé par tous les moyens à se lancer dans une aventure aveugle, sans commune mesure, sentant certainement leur défaite programmée.

Les mêmes causes produisent toujours comme dit l’adage les mêmes effets.

Récemment, selon des sources concordantes, le ministère de l’intérieur a tenu une réunion frappée d’incohérence et de tortuosité avec les partis de la majorité présidentielle, leur arguant de reporter leurs listes candidates régionales au parti INSAV, provoquant l’ire de la présidente de l’UDP qui voit dans cette turpitude une manière peu orthodoxe d’entrevoir la main mise du parti état dans la gestion chaotique des investitures. En vérité, le pouvoir, s’adonnant à cette pratique malsaine cherche dans cette énième tentative à diviser l’opposition et à asseoir une prétendue tactique vite comprise par ses propres alliés, eux même malmenés par ce sordide éclat d’un autre âge.

L’opposition, au niveau de la diaspora Amérique, n’en déplaisent à ses détracteurs, reste soudée, entend participer de manière effective à ces élections et travaille pour jouer les premiers rôles pour consacrer sa victoire à travers les urnes et compte sur chaque mauritanien, chaque électeur, en contrecarrant les méthodes fallacieuses, inopportunes et chaotiques du camp du pouvoir, astreint à des manipulations indignes et frauduleuses. Le peuple mauritanien est appelé, aujourd’hui plus qu’hier, à jouer pleinement et entièrement sa partition et doit rester vigilant face aux forfaitures devenues récurrentes d’un pouvoir aux abois et qui cherche par tous les moyens à torpiller la grande marche de l’opposition vers une victoire certaine.

La Mauritanie mérite des élections libres, crédibles et transparentes pour une alternance apaisée tant souhaitée, depuis 1978 et qui consacre, au finish, le début d’une nouvelle ère.

Mamadou Moustapha Ba

Président responsable de la diaspora CVE