Le360afrique – Au village de MBeidya Sakha, dans la région de Guidimakha à plus de 700 km au sud de Nouakchott, 150 femmes, regroupées en coopérative, essayent de s’en sortir grâce à un jardin maraicher qu’elles exploitent depuis 40 ans. Elles cultivent des légumes dans cette localité enclavée et font face à d’énormes difficultés dont la rareté de l’eau. Reportage.

Ici, nous sommes au village de MBeidya Sakha, que les Soninkés désignent sous le nom de Gorlakhe, situé dans la région du Guidimakha à prés de 700 kilomètres au sud-est de la capitale Nouakchott.

Regroupées en coopérative, 150 femmes mettent en valeur une exploitation d’un peu plus d’un hectare pour produire des légumes: tomates, laitue, aubergine, haricot, choux… pour l’alimentation familiale et pour satisfaire le marché local.

Cependant, plusieurs obstacles rendent encore plus ardues les activités de ces femmes cultivatrices: le manque d’eau, les dégâts causés par les animaux qui dégradent les cultures. Il aura fallu l’intervention du Programme alimentaire mondial (PAM, ONU) pour protéger le potager avec la pose de filets.

Aissata Mamadou Sall, présidente de la coopérative Kheri Kafu de MBeidya Sakha, en témoigne: «Nous sommes plus de 150 femmes travaillant dans ce jardin depuis plus de 40 ans. Certaines d’entre nous, âgées aujourd’hui d’une soixantaine d’années, étaient déjà là à l’âge de 20 ans. Notre seul souci est lié au manque d’eau».

Elle explique que «grâce à l’ONG Action, nous avons pu rentrer en contact avec le PAM qui nous a aidées à renforcer la clôture du jardin. Ces partenaires travaillent également en vue de trouver une solution à la lancinante question de l’eau, notamment un projet de forage, avec l’espoir d’obtenir une forte hausse de la production maraichère».

Ce jardin est un patrimoine commun à toute la communauté qui vit dans une zone enclavée et épargne aux familles de la localité d’aller s’approvisionner ailleurs en légumes.

«Ici, on cultive plusieurs légumes: tomates, aubergine et autres… Les produits générés permettent l’autoconsommation. La commercialisation du surplus n’est pas aisée, faute de moyens de conservation qui auraient pu créer les conditions propices à la mise en place d’une chaine de valeurs même à un niveau réduit. Nous sollicitons un appui dans ce sens», explique la présidente.

Par Amadou Seck (Nouakchott, correspondance)