La Banque Centrale de Mauritanie (BCM), la première institution du pays, a annoncé, avoir relevé le plafond financier requis pour toute banque agréée dans le pays à 20 milliards d’ouguiyas anciennes et fixé un ultimatum de cinq mois à ces banques pour régulariser leur situation.

Le capital financier minimum des banques agréées dans le pays en vertu de la loi est de 20 milliards ouguiyas anciennes, indique une décision signée par le Gouverneur de la BCM M. Mohamed Lemine Ould Dhehby.

Les banques sont formellement tenues dudit capital financier dans sa totalité, insiste la BCM. Le plafond financier du capital des banques requis, précédemment d’un milliard ouguiyas anciennes passe en vertu de cette nouvelle mesure au double.

 

Elle sert les intérêts vitaux de l’économie mauritanienne, du système bancaire et des banques elles – mêmes. Tous les spécialistes savent que la structure financière de banques commerciales a besoin d’être renforcée via leurs capitaux propres.

Tous les spécialistes savent que le système bancaire est formé d’une chaîne dont chaque banque constitue un maillon. Il s’agit, en effet, d’un corps vivant comparable à notre corps humain. La maladie qui atteint un organe fait mal à tout l’organisme.

Tous les spécialistes doivent savoir que notre économise, deviendra financière, suite à l’exploitation du Gaz. La santé financière des banques dont le rôle sera alors déterminant est stratégiquement indispensable. Ne croyez pas que je suis payé par la B.C.M pour « promouvoir » sa décision. Au contraire, cette BCM m’est débitrice de salaires, de pensions et de réparations financières et morales.

Comme toujours c’est le sens du devoir patriotique, « l’esprit 2IRES », qui motive mon engagement et justifie les félicitations que j’adresse au Gouverneur de la BCM et à SE le Président de la République, sa tutelle.

Permettez moi, enfin, de citer un témoin historique qui apporte une preuve irréfragable à mon propos: page 27 de mon livre sur la monnaie édité au Maroc il y’a cinq années :

Je le cite :

« Comment éviter ou atténuer les effets pervers du pouvoir de création monétaire par les banques. Vous devinez que ce pouvoir ne peut être total et absolu et qu’il y a des limites qui font obstacles à l’éventuelle boulimie des banques.

Des obstacles et des limites sont toujours dressés par les Pouvoirs publics et les autorités monétaires pour éviter, ou pour le moins, atténuer les conséquences néfastes d’un usage excessif ou inadapté de ce pouvoir de création monétaire par les banques.

D’abord par la limitation du nombre des banques de dépôt par rapport aux autres banques et proportionnellement à la taille de l’économie.

L’agrément des banques de dépôts est toujours soumis à des conditions rigoureuses et strictes, de surface financière, de moralité et de formation des dirigeants et du personnel. Leur nombre doit être très restreint. C’est le premier garde-fou.

A cause du cumul par les hommes d’affaires mauritaniens du métier de banquier avec celui de responsable d’entreprise, nous avons mis en garde, déjà en 2005, contre la tentation de voir chaque commerçant, millionnaire en dollars, postuler pour la création d’un établissement avec statut de banque de dépôt créatrice de monnaie.

Rien n’est aussi dangereux que l’actuelle prolifération, dans notre pays, des banques de dépôts, affublées abusivement de l’épithète islamique, prolifération qui risque fort bien de préluder à une catastrophe pour l’économie et pour le système bancaire : crise de liquidité (on y est déjà), crise bancaire; crise de solvabilité; crise financière…).

….Les autorités nationales, en acceptant d’ouvrir toute grande la porte à cette évolution au lieu de dresser des barrages et de renforcer les verrous existants et les autorités internationales qui ont laissé faire, portent une responsabilité historique grave en commettant une faute aussi évidente. Il s’agit là du b.a.-ba de la gestion monétaire.

Dans l’intérêt de tous, et pour l’Histoire, je ne saurai passer sous silence la plus dangereuse erreur des dernières années. Je ne pourrai qu’alerter l’opinion et les autorités à son propos. »

Mohamed ould Mohamed El hacen
Président Institut 2IRES