Le procès de l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz et coaccusés ouvert le 25 janvier dernier, a toutes les chances de finir en queue de poisson et de décevoir plus qu’un Mauritanien.

Pourtant, la mise en scène a été bien jouée et le jour J, le déploiement de la sécurité et des hommes en robes noirs, promettaient d’être au rendez-vous d’un procès digne d’un film de Hollywood.

Mais l’opinion publique ne tarda pas à comprendre que cette volonté de la justice de restituer les biens détournés du peuple au cours de la décennie passée ne sera jamais en mesure de relever ce défi difficile, eu égard à cette forte mobilisation partisane des inculpés fortement engagée pour présenter le procès comme une affaire purement d’ordre politique, visant pour le pouvoir en place, à anéantir l’opposant le plus redoutable devant sa fermeté à se maintenir autant que possible aux commandes du pays.

Le procès quasiment caractérisé par l’anarchie et l’indiscipline n’offre malheureusement pas la possibilité de le présenter de manière agencée et mesurable aux lecteurs, d’où le recours de certains médias dans leur couverture de ces deux premiers jours de la comparution d’Aziz et Consorts à la présentation chronologique des faits.

C’est d’autant vrai, qu’en dépit de son ouverture au public et aux médias, le procès ne rend pas le travail des journalistes facile, puis les téléphones et les caméras sont interdits d’accès au palais de justice de Nouakchott où se tient la comparution.

Maintien en détention des accusés

Le Ministère Public a exigé la poursuite de l’arrestation des accusés dans le dossier de la décennie, dans le cadre des procédures de leur procès, qui a tenu sa deuxième audience jeudi dernier.

Le Ministère Public a exigé la poursuite de l’arrestation des accusés dans le dossier de la décennie, dans le cadre des procédures de leur procès, qui a tenu sa deuxième audience jeudi dernier. Cet à quoi la défense de l’ancien président a interjeté, demandant au président du Tribunal d’accorder la liberté aux accusés pendant la période du procès. Ce qui n’est pas de l’avis des avocats de la partie civile représentant l’Etat, qui ont appelé dans leur réponse aux plaidoiries de la défense, à la poursuite de l’arrestation de tous les accusés, soulignant la légitimité d’une telle procédure.

À la veille de son procès, l’ancien président arrêté par la police

L’ancien président, Mohamed Ould Abdel Aziz, a été arrêté à la veille de son procès, à son domicile à Nouakchott et emmené par la police la veille de, son procès, constate-t-on sur place.

Ils devraient passer cette nuit entre les mains de la police avant d’être emmenés mercredi matin au palais de justice où ils comparaîtront devant la cour criminelle spécialisée dans la lutte contre la corruption.

Ils sont au total onze personnes citées dans cette affaire où l’ancien président est poursuivi sur la base d’une enquête d’une commission parlementaire dont il a toujours nié la légitimité.

Une première en Afrique

« C’est la première fois, en Afrique et dans le monde arabe, qu’un président est jugé pour des faits de corruption », a relevé, non sans un brin de fierté, le président du collectif des avocats de l’Etat mauritanien, Maître Brahim ould Ebety.

Appel à témoin

L’audience de jeudi a été marquée par la convocation des principaux témoins parmi les anciens collaborateurs de l’ex-président, MOHAMED Ould Abdel Aziz. Il s’agit de l’ancien ministre de l’Économie et des Finances, Mokhtar Ould Diaye, de l’ancien ministre et Dg de la Snim et du Panpa, Hassena Ould Ely, et de l’homme d’affaires Mouhidine Mohamed Saleck Sahraoui.

La première audience suspendue pour boycott des avocats

L’ouverture de la première audience du procès de l’ancien président, Mohamed Ould Abdel Aziz, entamée tôt le mercredi passé, a été suspendue, à la mi-journée, à cause du refus des avocats de se faire inspecter par les policiers à l’entrée de la salle. En effet, après quelques instants de son installation, le juge Oumar Ould Mohamed Lemine qui préside la cour a décidé de la suspendre pour un quart d’heure.

Une parlementaire crie à la manipulation.

La députée de Tawassoul, Zeinebou Mint Taghi, a déploré la veille de l’ouverture du procès de l’ancien président et ses co-accusés ce qu’elle a qualifié de « manipulation » dans ledit dossier estimant que cela a porté préjudice à sa crédibilité. La députée s’exprimait au cours d’un dîner pour étaler le bilan de son dernier mandat à l’Assemblée nationale. Elle a encore dit qu’elle était amère de constater que le dossier dont elle a présidé le comité pour la mise en place de la Commission d’enquête parlementaire sur la gestion de l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz (CEP), malgré la découverte d’une importante œuvre de dilapidation des deniers publics, n’en a pas moins été vidé de sa crédibilité par l’exfiltration de plusieurs personnes mouillées jusqu’au coup dans cette affaire.

Sur une liste de 300 personnes, elles ne sont, en effet, plus que onze personnes dans le box des accusés.

Ould Abdel Aziz fait un malaise.

L’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz, a fait un malaise, dont la nature reste encore imprécise.

Le collectif de défense de l’ex Chef de l’État qui se prépare avec armes et bagages à une bataille judiciaire aux dimensions disproportionnées, face à un appareil judiciaire susceptible d’être téléguidé par une main invisible quelque part dans l’Exécutif civil et militaire mauritanien s’est vite empressé de déclarer ses vives inquiétudes quant à la détérioration de l’état de santé de son client.

Fragilisé depuis longtemps par les séquelles d’une « balle amie », que le monde tente de nous faire croire qu’elle existe ! C’est tout simplement une balle en plomb, la première n’est pas dans le vocabulaire des tribus guerrières. Moralement abattu par un monde de traites politiques et d’officiers qu’il a façonné et qui tient fermement à le passer aujourd’hui pour le plus grand président criminel (corruption),l’ancien président serait à bout de ses forces.

Les avocats de la défense combattifs et techniciens

La Police politique et non pas la police judiciaire, est déterminée à humilier son client, avait déclaré Maitre Ly Cire Cledor, un des avocats de la défense de l’ex-président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz.

Selon l’avocat, « sur la simple convocation sans notification d’un quelconque mandat décerné par un juge judiciaire à l’occasion des formalités préalables et obligatoires à l’audience de jugement ou après les dites formalités, la police politique et non pas la police judiciaire, est déterminée à l’humilier [ex-président Mohamed Ould Abdel Aziz] et à agir dans l’illégalité. »

Maitre Ly Cire Cledor a ajouté que « depuis des jours la cellule du président était en préparation et la défense n’a pas encore reçu le dossier pour un procès qui débute demain (mercredi 25 janvier) avec plus de 8 000 pièces, en défi aux exigences minimales d’un procès équitable. »

Les avocats d’Aziz disent craindre pour sa santé.

Les avocats de l’ancien président, Mohamed Ould Abdel Aziz, disent craindre pour la santé de leur client et disent faire porter la responsabilité de sa situation de santé à ses geôliers, a dit mardi soir le Sénégalais Maître Ciré Cledor Ly dans le cadre d’une conférence de presse de la défense, en réaction à l’arrestation de l’ancien président dans l’après-midi.

L’ex-président Aziz promet de défendre sa dignité.

« J’irai défendre mon honneur ma dignité, mais plus encore les droits de tout un peuple à la justice et à l’équité », a déclaré mardi l’ex-président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz dont le procès s’ouvre demain (25 janvier) devant une cour criminelle.

Sur sa page Facebook, Ould Abdel Aziz a rappelé avoir servi l’Armée fidèlement pendant 31 ans et pris le pouvoir [lors du putsch de 2008] pour combattre « les abus de pouvoir, l’insurrection armée, l’insécurité et les attentats terroristes. »

L’ex-président, qui est âgé de 66 ans, a dit avoir « réformé » le pays et « amélioré les conditions de vie des citoyens les plus défavorisés » durant sa période de règne 2009 – 2019.

L’ex-président Aziz va devoir expliquer sa fortune aux juges.

C’est l’histoire d’une disgrâce et d’une amitié ruinée entre un ancien président et son successeur : l’ex-leader mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz est jugé à partir de mercredi sous l’accusation d’avoir abusé du pouvoir pour amasser une fortune immense.

Mohamed Ould Abdel Aziz devient l’un des rares ex-chefs d’État à répondre d’enrichissement illicite pendant les années, de 2008 à 2019, où il a dirigé ce pays charnière entre le Maghreb et l’Afrique subsaharienne, secoué naguère par les coups d’État et lesagissements djihadistes, mais revenu à la stabilité quand le trouble gagnait dans la région.

Ses pairs, jugés par les justices nationales ou internationales, le sont surtout pour des crimes de sang, tel, ailleurs en Afrique de l’Ouest, l’ancien dictateur guinéen Moussa Dadis Camara, à la barre depuis septembre.

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