Kassataya – En adoptant cette semaine un projet de loi pour la promotion de l’immobilier, le gouvernement veut mettre en place des outils législatifs et financiers pour venir à bout de la spéculation immobilière qui gangrène ce secteur ces dernières décennies et mettre en place une politique de logement social en faveur des plus démunis.
Sur le papier, c’est encore un des engagements du président Ould Ghazouani sans cesse en première ligne de son programme quinquennal.
Cette ambition du gouvernement de promouvoir l’immobilier relève d’un travail titanesque pour assainir un secteur très lucratif entre les mains de spéculateurs et de prévaricateurs du régime dans l’administration et dans le privé. C’est le secteur le plus rentable depuis des décennies.
Des villas luxueuses ont poussé comme des champignons dans les nouveaux quartiers huppés de la capitale. Un paradoxe pour un pays pauvre. C’est un signe que le bâtiment se porte bien. La nouvelle loi qui va être adoptée permettra l’accès facile au logement des catégories sociales moins aisées du moins en théorie.
Face aux lobbies, les communes les plus riches n’accueillent certainement pas la construction de logements sociaux. Déjà les efforts du gouvernement se concentrent sur les quartiers populaires et à l’intérieur du pays avec le programme TAAZOUR.
Le dernier casse-tête du gouvernement c’est le règlement des litiges de propriété foncière pour éviter la colère et les plaintes des victimes d’escroqueries immobilières comme l’étonnante affaire dite de la décennie de l’érudit Cheikh Rhida dont l’obtention d’un prêt est sans garantie réelle.
C’est l’un des scandales immobiliers le plus spectaculaire en Mauritanie voire dans la sous-région qui a défrayé la chronique à partir de 2020. C’est le pari de la réforme d’un secteur qui a besoin également de l’investissement du privé.
Cherif Kane