Selon les dernières prévisions de la NOAA-AWC (Agence américaine pour la météorologie aérienne), une série d’anomalies pluviométriques marquera le continent africain entre le 26 juillet et le 8 août.
La situation s’annonce préoccupante dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale. Des déficits de pluie importants, avec une probabilité estimée entre 50 et 80 %, sont attendus en Guinée, au Liberia, en Sierra Leone, en Côte d’Ivoire, au Ghana, au Togo, au Bénin, au Nigeria (particulièrement touché), ainsi qu’au Cameroun, en Centrafrique, dans le nord de la RDC, au Congo-Brazzaville, en Ouganda, dans l’ouest du Kenya et dans une large partie de l’Éthiopie.
À l’inverse, des précipitations excédentaires (entre 50 et 65 % de probabilité) sont prévues au Mali, au Niger, au Tchad, au Soudan et au Soudan du Sud.
Ces déséquilibres pluviométriques s’expliquent par une baisse anormale des températures de surface de la mer dans l’Atlantique équatorial et le golfe de Guinée. Ce refroidissement ralentit l’évaporation et réduit l’humidité transportée par les vents de mousson, affectant directement les pluies dans les régions tropicales.
En parallèle, une augmentation des températures de surface terrestre dans le désert du Sahara — notamment autour du Mali, de la Mauritanie et de l’Algérie — provoque un déplacement inhabituel vers le nord de la discontinuité intertropicale (DIT), la frontière entre les masses d’air sèches du nord et humides du sud. Ce décalage renforce le gradient de pression avec l’Atlantique, modifiant profondément le régime des pluies.
Conséquences : des sécheresses pourraient sévir dans de vastes zones d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale, tandis que les pays sahéliens risquent de faire face à des inondations sévères, dès la fin juillet et jusqu’au début septembre.
Un retour des pluies plus régulier est envisagé vers la fin août, mais les experts mettent en garde contre le risque de crues soudaines et potentiellement catastrophiques dans les zones déjà fragilisées.
