Le député et leader du mouvement abolitionniste IRA, Biram Dah Abeid, a lancé un appel à la prudence à l’adresse de l’opposition mauritanienne, l’invitant à éviter toute précipitation avant le lancement du dialogue politique annoncé. Selon lui, l’opposition doit d’abord s’accorder sur une vision commune et proposer au pouvoir un cadre clair et consensuel, gage de réussite du processus.
S’exprimant lors d’une conférence de presse tenue mardi à Nouakchott, Biram a estimé que l’opposition peut obtenir des acquis importants à travers le dialogue, à condition de se présenter unie, face à un pouvoir véritablement engagé dans une démarche sérieuse et inclusive. Il a insisté sur la nécessité d’associer à ce processus toutes les personnalités nationales d’expérience, capables de contribuer efficacement à la réussite du dialogue.
Le député s’est dit surpris par l’empressement de certaines forces politiques à s’engager dans ce dialogue, alors que les garanties orales offertes jusqu’ici restent insuffisantes à ses yeux. Il a rappelé, à ce propos, l’échec du dialogue de Dakar, dont plusieurs engagements sont restés lettre morte, selon lui.
Biram a également dénoncé des mesures récentes prises à son encontre par les autorités, qu’il juge en totale contradiction avec la volonté affichée de dialogue. Il a notamment évoqué la transmission par les autorités mauritaniennes d’informations le concernant, ainsi que concernant Samba Thiam, aux autorités sénégalaises, en lien avec leurs activités dans ce pays voisin. Il a aussi dénoncé les pressions exercées sur ses partisans à l’aéroport, ainsi que le limogeage d’un cadre du mouvement IRA qui occupait un poste de chargé de mission au ministère de l’Éducation nationale.
Poursuivant son propos, le député a cité les exemples du Maroc et du Sénégal, deux pays voisins qui, selon lui, ont su organiser des dialogues politiques porteurs de stabilité et de progrès démocratique.
Enfin, il a critiqué l’approche sélective adoptée par les autorités dans l’octroi des agréments aux partis politiques, estimant que ce traitement inéquitable constitue un obstacle sérieux à la crédibilité du dialogue attendu. Il a appelé à une réforme de ce mécanisme pour instaurer un climat propice à des échanges sincères et constructifs.



