Le blogueur Hafed a reçu en direct le journaliste et analyste politique Hacen Lebatt pour une interview fleuve consacrée à la situation politique nationale. Tour à tour, Hacen Lebatt a livré ses impressions sur les équilibres du pouvoir en place, la succession présidentielle, les figures clés du gouvernement, ainsi que le rôle des médias.

Revenant sur l’émergence de la candidature de Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, Hacen Lebatt a révélé que celle-ci s’est imposée après l’échec de la tentative de l’ex-colonel et ancien président de l’Assemblée nationale, Cheikh Ould Baya. Selon lui, c’est dans ce contexte de recomposition que le consensus autour de Ghazouani s’est formé.

Interrogé sur les rumeurs de tensions entre membres du gouvernement, notamment entre l’actuel Premier ministre et le ministre de l’Intérieur, Hacen Lebatt a fermement démenti l’existence d’un quelconque malentendu. Il affirme que l’équipe gouvernementale fonctionne dans une « parfaite harmonie » et qu’il serait préférable, à ses yeux, qu’elle accompagne le président jusqu’à la fin de son mandat en 2029.

Hacen Lebatt a également insisté sur la stabilité du pays, qu’il considère comme un avantage certain dans un environnement régional souvent marqué par la violence et les troubles. Cette stabilité, selon lui, constitue un atout majeur pour le développement et la paix sociale.

Sur la question de la succession, Hacen Lebatt estime qu’il est encore « prématuré » d’évoquer l’identité du prochain président. Le choix du futur chef de l’État dépendra, selon lui, de plusieurs facteurs, notamment de l’issue d’une lutte d’influence « silencieuse » entre différents segments du pouvoir. Il a cité à ce sujet plusieurs figures, tant civiles que militaires, susceptibles d’accéder à la magistrature suprême.

Hacen Lebatt a également salué le rôle de certaines personnalités du gouvernement. Il estime que l’actuel ministre de la Défense a redonné à son poste toute sa dimension stratégique, que le Premier ministre se distingue par son énergie, et que le ministre de l’Intérieur excelle dans la planification. Il insiste néanmoins : « le chef reste Ould Ghazouani », seul maître à bord, capable de révoquer ses collaborateurs « quand et comme il le souhaite ».

S’agissant des médias publics, Hacen Lebatt a exprimé le souhait de les voir jouer davantage leur rôle de manière équilibrée et professionnelle. Il a souligné l’importance d’une information accessible, crédible et pluraliste, au service de tous les citoyens, pour renforcer la transparence et nourrir le débat démocratique.

Interrogé sur le cas de l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz, récemment condamné par la justice, Hacen Lebatt s’est montré réservé, préférant ne pas s’étendre sur ce dossier.

En revanche, il n’a pas tari d’éloges à l’égard du député Biram Dah Abeid, qu’il a qualifié de « véritable homme politique charismatique », soulignant son influence et sa constance dans le paysage politique national.

Un entretien riche en indications sur les dynamiques internes du pouvoir et les perspectives d’un paysage politique en mutation.

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