Le Calame – Vraiment, je vous assure que ma tête est tellement nouée par les actualités qui bourdonnent de partout au point que je ne sais plus par quoi commencer. Et, comme toujours c’est encore la politique qui s’invite partout et qui ravit la vedette à tout.
Ainsi, aussi loin que vous remontez pour l’éviter, elle est là : incontournable, nauséabonde, malaxée ! Par exemple, je parle des misérables boutiques de Taa’zour et du commissariat à la sécurité alimentaire, les boutiques là où vont nous dit-on les citoyens pauvres et à petits revenus pour s’approvisionner à coup de deux kilogrammes de riz, d’un litre d’huile, d’une poignée de sucre et de lait et de quelques pommes de terre et oignons.
Ya quelqu’un qui vient me dire que c’est vraiment humiliant de voir ces très longues files mauritaniennes qui se forment depuis onze heures du soir la veille afin de se faire servir dix-huit heures plus tard le lendemain après une veillée harassante.
Tout simplement honteux et humiliant murmure ce quelqu’un en réponse à un autre quelqu’un qui danse, chante et applaudit pour cette grande opération de bienfaisance que le pays n’aurait jamais connu des indépendances à maintenant. Vive Insaf. Vive le président. Vive la Mauritanie.
Comme quoi : décolle ou atterrit ou va à droite ou à gauche, tous les chemins te mèneront inévitablement à la politique ou à la poésie : le pays d’un million de poètes est redevenu le pays de quatre millions de politicards. Ya encore autre chose que moi j’ai remarqué. Moi avec ma tête. Que le Mauritanien et la Mauritanienne quand ils attrapent, ils ne lâchent jamais.
Ya que la mort ou le coup d’état qui lui font lâcher son butin. Regardez comment tous nos présidents élus ou pas élus sont partis ou « ont été faits partis » ! Toujours la mort dans l’âme et le regard en arrière. C’est depuis quand que la démocratie existe ? Que les partis politiques fonctionnent et ont des présidents ? Quel président d’un parti a jamais démissionné ou passé la main ?
Et ne me dites surtout pas untel parti ! Moi, je parle du fond pas de la forme. Je n’ai pas besoin de Bou’eta (notre nain national) qui était debout et qui s’est rassis ou vice versa ! Trente-deux ans président d’un parti politique ça veut dire quoi ? Plus de trente ans président d’une organisation de la société civile c’est du n’importe quoi ! Quinze ans à la tête d’un mouvement ou d’une association de chasseurs ou de pêcheurs ou même de prêcheurs.
Quatre mandats comme gourou d’une certaine fédération de football. Député depuis 1992 et encore candidat à la députation de 2023. Trente et un an de députation et ça continue encore à avoir encore plus d’appétit. Des hommes, des femmes et des jeunes qui ne veulent jamais rien laisser tomber. Président un jour président toujours.
Y’en a qui sont aux affaires depuis le PPM de feues Mariam Daddah et Aissata Kane. Agent de renseignements, préfet, gouverneur, président d’une centaine des structures d’éducation des masses, employé à la permanence militaire, délégué de Nouakchott puis ambassadeur puis ministre puis notable puis comptable puis membre du conseil constitutionnel puis député puis conseiller à la présidence puis sénateur puis membre du conseil de la fatwa puis conseiller du président du PRDS puis de celui d’Adil puis de celui de l’UPR puis de celui d’Insaf puis président d’un certain conseil d’administration en attendant de trouver un poste dans le prochain gouvernement qui sera probablement présidé par son petit fils ou son arrière petit cousin.
Salut !