L’ancien président semblait en bonne forme habillé d’un boubou blanc et une chemise bleue il chuchotait de temps en temps des mots à ses voisins et souriait.

– Le tribunal a poursuivi l’audition des témoins au dossier et a commencé par l’ancien directeur de la Sûreté nationale, le général Ahmed Ould Bakrine qui a été interrogé sur la vente d’une partie du terrain de l’école de police à des particuliers.

Ahmed Ould Bakrine a confirmé que l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz l’a appelé au téléphone et l’a informé qu’une équipe du département  de l’habitat viendrait avec des particuliers pour prendre une partie du terrain de l’école de la police.

L’ancien DG de la Sureté Nationale a ajouté qu’il avait contacté le directeur de l’école et lui avait demandé d’exécuter les instructions, mais avait posé là condition pour des raisons de sécurité ; qu’un mur soit construit entre la partie de l’école restante et celle qui en sera séparée.

Ahmed Ould Bekrine a souligné qu’il ne connaissait pas les personnes qui devaient par la suite bénéficier de cette partie de l’école et a ajouté que cela ne l’intéressait guère. Il a souligné  que la DGSN n’a reçu   aucune demande officielle concernant ce dossier tout en rappelant que pour lui cela rentrait dans le cadre officiel des ventes de terrain appartenant à l’état qui était en vigueur à cette époque.

Ahmed Ould Bekrine a confirmé qu’il n’a eu aucun contact physique  avec de l’ancien président par la suite, mais que l’appel de l’ancien président au téléphone s’est passé alors qu’il était aux cotés de 2 de ses assistants qui sont encore en vie et peuvent témoigner à ce sujet.

Il a confirmé que cette opération avait eu un impact négatif sur l’école de police parce que les occupants des bâtiments élevés  qui ont été construits  dans l’espace en question avaient la possibilité de voir aisément tout ce qui  se passait à l’intérieur de la cour de l’école avec les risques que cela comportaient.

Selon lui cette opération a tué en lui l’idée de faire de l’école une académie.

Le tribunal a lu le témoignage de Ahmed Bekrine et lui a demandé de le signer  ce malgré les protestations du  ministère public.

Après une suspension pour le temps de la priére temporaire, l’audience a repris pour entendre le témoignage du deuxième témoin, l’homme d’affaires Ibrahim ould Ahmed Salem ould Ghade dit Bahay. Il devait s’expliquer sur un terrain sur lequel un bâtiment a été construit à côté du stade olympique et des sommes d’argent que l’ancien président lui avait confié.

Il a confirmé que sa relation avec l’ancien président remontait aux années 90 et qu’il avait commencé à déposer de l’argent chez lui depuis 2009 et à en retirer au besoin.

– Il a confirmé que, Mohamed Lemine Ould Bowbat, n’avait joué aucun rôle dans l’affaire de construction de cette clinique à part la coordination qui lui avait été confiée par l’ancien président, et qu’il n’avait reçu aucune somme de sa part.

– Il a déclaré que l’ancien président avait commencé à déposer d’importantes sommes d’argent auprès de lui depuis 2009 pendant les campagnes électorales, dont la plupart étaient en dollars et en euros, et certaines en ouguiyas, et ce à hauteur de 7 milliards d’anciennes ouguiyas (environ 7 milliards et 110 millions d’UM).

Il a déclaré en avoir remis à la police des crimes économique  prés de 4,9 milliards d’anciennes ouguiyas.

– Il a déclaré que son avocat lui avait conseillé de ne remettre les dépôts de l’ancien président que sur une autorisation judiciaire, mais qu’il est passé outre cette recommandation du fait qu’il est convaincu que  les instructions de l’état doivent être appliquées sans discussions.

Il a donc décidé de les remettre à la CDD, soulignant qu’il a agi en son âme et conscience.

– Il a déclaré que le dernier dépôt qui lui avait été remis par l’ancien président remonte à janvier 2020 expliquant qu’il recevait ses sommes par l’intermédiaire d’autres personnes et parfois directement des mains de l’ancien  président Aziz.

– Il a souligné que le « Ehel Ghadda Trading Group » faisait des affaires depuis les années 1990 et n’avait obtenu aucune facilité sous le règne de l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz.

Il a dit que le tribunal peut interroger à ce sujet Moulaye ould Med Laghdaf, Ould Haddemine, Ould Raiss, Moctar ould Diaye et Thiam Diombar.

– Il a raconté que son groupe a été victime d’injustices à deux reprises dans le passé, dont une en 2007 lorsqu’il a été convoqué par feu l’ancien président de la République Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallah et son Premier ministre d’alors Yahya Ould Ahmed El Waqf et ministre du commerce Sid Ahmed Ould Rayes et lui ont demandé d’approvisionner le marché en blé et lorsqu’il en a importé 25 000 tonnes pour la SONIMEX, elle a renoncé à son engagement.

Il a dit avoir également participé à un appel d’offres pour importer une quantité d’aliments de betails , et les spécifications ont été modifiées par la suite, et le Commissariat à la sécurité alimentaire a refusé de le réceptionner . 5 ans plus tard c’est la fondation de la Snim quia  acheté ce produit à un prix inférieur à son prix de revient de l’époque.

Il a souligné que son groupe a toujours bénéficie des marchés d’approvisionnement de l’État et que ses relations avec l’actuel président, Mohamed Ould Cheikh Ghazwani, sont bonnes.

– A 16h25, le juge a levé la séance.

©Sid_El_Moctar_Sidi traduction Shemsmaarif.info