L’audience a repris à 15h45 et le président de la cour a demandé à l’ancien Président Aziz de se présenter devant la barre. Ce qui fut fait.
Il s’adresse à lui en ces termes « Nous , nous sommes arrêtés lors de la dernière session sur la question de la société indienne , aujourd’hui vous avez écouté le témoignage de Souleiman Ould Daddah avez vous quelque chose à ajouter à ce témoignage ou des éclaircissements à faire ?
L’ancien président a dit «je ne suis pas concerné par le dossier mais pour éclairer le tribunal et le peuple mauritanien que pendant mon règne aucune boutique, maison ou rue n’a été concédée gratuitement à qui que ce soit et que le tribunal n’a pas compétence pour me juger je ne peux être jugé que pour haute trahison. En ce qui concerne la société Kalpataru je me souviens , qu’au début, il était question d’ une société saoudienne, étant donné que le financement est saoudien, la sociétés saoudienne a remporté l’appel d’offres d’un montant de 145 millions de dollars en 2013. Jusqu’en 2016 , l’entreprise saoudienne n’a pas pu démarrer les travaux, et il y a eu des interventions d’intermédiaires qui n’avaient pas d’entreprises, parmi eux se trouve un parlementaire, un sénateur et un directeur de banque qui disait aux Saoudiens qu’ils pouvaient obtenir un partenaire pour un prix inférieur à la valeur de l’affaire tout en gardant leur prix et bénéficier d’une large marge, mais à condition qu’ils se débarrassent des Indiens.
L‘État a fait pression sur les Indiens pour qu’ils démarrent la mise en œuvre du projet, ils ont été avertis à deux reprises, sans suite. La décision a été prise par l’état de résilier le contrat.
Le Fonds saoudien pour le développement a renoncé au financement du projet.
Les Indiens se sont retrouvés seuls et perdu par la même occasion 14,5 millions de dollars. Ensuite a dit l’ancien président les Indiens ont demandé à me rencontrer par l’intermédiaire du directeur du protocole, et leur ambassade a confirmé la possibilité que l’Inde finance le projet par l’intermédiaire de la Banque indienne pour le soutien à l’exportation.
Je les ai reçus en présence du directeur du protocole qui s’est chargé de la traduction. Je leur ai dit que le projet était nécessaire pour le pays parce qu’il concerne le transport de l’électricité de Nouakchott à Nouadhibou et de Boulenoir ils ont exprimé leur volonté de poursuivre le projet.
Ils ne m’ont pas fait d’offre financière, mais j’ai demandé au directeur du Bureau de leur organiser une rencontre avec le ministre du Pétrole, et qui a entamé avec eux des négociations qui ont duré plusieurs mois. Ils fixé le montant du marché à 110 millions de dollars, et nous avons signé un protocole d’accord avec eux sans aucun changement du contenu de l’ancien AOD. Le ministre m’a dit qu’il n’était pas convaincu que les Indiens reviendraient, mais après 45 jours, nous avons reçu une lettre d’Exim Bank pour un financement d’un montant de 35 millions de dollars.
Le juge rappelé à Aziz que l’ancien ministre des Finances, Thiam Djambar, a déclaré qu’il lui avaitdemandé d’accélérer la création de la Sociétémauritanienne de coopération l‘ancien président a répondu : que cette société a été créée au niveau du Ministère des Finances avec des investisseurs amenés par l’ambassadeur à Washington et allait construire une usine vitale pour l’assemblage de petits avions. J’ai demandé à Thiam Djambar d’étudier la question avec les investisseurs et d’examiner leur dossier.
Le ministre des finances de l’époque a négligé le projet et vous remarquerez que son départ du ministère a eu lieu peu de temps après l’échec du projet, et j’ai ordonné au président de le conseil d’administration (Hassana Ould Ely ) de ne dépenser aucun sous du capital de la société.