Mauriweb – L’administration Biden prend des mesures décisives dans la révision des éligibilités AGOA, mettant en lumière les questions de droits de l’homme et de gouvernance.
Dans une tournure significative pour les relations commerciales entre les États-Unis et l’Afrique subsaharienne, l’ambassadrice américaine Katherine Tai a annoncé, le 31 octobre, des changements majeurs dans le cadre du programme de préférences commerciales connu sous le nom d’African Growth and Opportunity Act (AGOA).
La Mauritanie verra son éligibilité au programme rétablie, tandis que le Gabon, le Niger, la République centrafricaine et l’Ouganda se verront retirer ces avantages à compter du 1er janvier 2024.
L’AGOA, une initiative cruciale visant à renforcer les liens économiques entre les États-Unis et l’Afrique subsaharienne, permet aux pays éligibles d’exporter certains produits vers les États-Unis sans droits de douane. Cette politique vise à encourager la croissance économique et le développement en Afrique en élargissant l’accès aux marchés américains.
La Mauritanie, qui avait été suspendue du programme en 2019 en raison de préoccupations relatives aux droits des travailleurs, a apparemment fait des progrès suffisants pour convaincre Washington de rétablir ses avantages commerciaux.
Cette évolution souligne les efforts déployés par le gouvernement mauritanien pour répondre aux normes internationales et travailler en étroite collaboration avec les Nations Unies et diverses organisations non gouvernementales pour éradiquer le travail forcé et soutenir les droits de l’homme.
Cependant, la décision prise par les États-Unis de retirer les avantages de l’AGOA à quatre autres nations africaines jette une lumière crue sur l’importance que l’administration Biden attache aux principes de gouvernance constitutionnelle et au respect des droits humains internationalement reconnus.
L’exclusion du Gabon et du Niger est due à des changements de gouvernement jugés anticonstitutionnels, tandis que pour la République centrafricaine et l’Ouganda, c’est la gravité des violations des droits de l’homme qui a motivé cette décision.
L’ambassadrice Tai a clairement indiqué que ces pays devaient opérer des changements urgents pour se conformer à nouveau aux critères d’éligibilité de l’AGOA, insistant sur le fait que les États-Unis sont prêts à travailler avec eux pour restaurer ces liens commerciaux essentiels. Elle a promis de fournir des orientations claires pour la voie à suivre et de soutenir ces nations dans leurs efforts de réintégration.
Cette annonce reflète un engagement renouvelé de la part des États-Unis à utiliser le commerce comme un levier pour promouvoir les réformes politiques et sociales, tout en affirmant le rôle de l’AGOA comme un outil non seulement économique mais aussi diplomatique et stratégique. Elle rappelle aux nations bénéficiaires que leur participation au programme n’est pas seulement une opportunité économique mais aussi un engagement envers les valeurs démocratiques et les droits humains.
La suite des événements sera surveillée de près alors que les pays exclus cherchent à répondre aux exigences pour retrouver leur statut préférentiel.