Arrêtons d’instrumentaliser les valeurs de la démocratie naissante en Mauritanie pour recycler les recettes tribales et ethniques !
Le peuple mauritanien dans toutes ses composantes souffre d’une mauvaise gouvernance des affaires publiques du fait du contrôle qu’exercent des lobbies préoccupés, avant tout, par leurs intérêts privés, se succèdant à tous les pouvoirs depuis la naissance de l’état central, abandonnant les masses populaires de toutes les catégories sociales à une vie de privatisation, de frustration et de misère. Pourtant les habitants du pays ne sont pas nombreux et les ressources naturelles existent ! Mais notre modèle social traditionnel est en crise et l’alternative viable n’est pas recherchée, ni par un Etat plombé par des tares multiples (corruption, népotisme, discrimination, incompétence etc.) Ni par une société civile perdue dans les petites considérations matérielles ou étroites. Les perspectives nationales restent brumeuses en attendant un souffle salvateur qui mettrait en valeur et traduirait dans les faits les principes de notre devise étatique : honneur, fraternité, justice. Or, à la veille de la saison électorale de juin 24, la scène publique vibre au rythme d’initiatives et de blocs régionaux et locaux qui, loin de compétir par des projets d’intérêt public ou par des programmes qui tireraient le pays vers le haut, se distinguent plutôt par l »enracinement du clientélisme et par la vulgarisation de mentalités passéistes qui entravent l »unité, l’éveil et le progrès social de notre peuple. Les élites patriotiques, éclairées et soucieuses d »un avenir de paix et de bien-être pour toutes nos populations, sans distinction, ont le devoir d’empêcher que le pays continue à s’enfoncer dans les crises diverses qui le mèneront, à terme, dans des conditions pas souhaitables.
Khalilou Ould Dedde.