Dix jours que la campagne pour le scrutin du 13 mai est lancée. Les candidats à la députation ; à la de présidence de conseils régionaux et à la mairie ont multiplié les astuces pour convaincre les électeurs à voter en leur faveur.
Les programmes politiques des partis en lice et les ambitions parfois démesurées des candidats ont été exposés devant des centaines de milliers de personnes. Des artistes ont été payés pour chanter les louages de candidats qu’ils ne connaissent le plus souvent pas. La scène politique a vu débarquer des hommes d’affaires, des commerçants, de jeunes loups, d’illustres inconnus mais aussi des momies et des hommes politiques qui ont occupé la scène 60 ans pour les uns, 30 ans pour d’autres et 15 ans pour certains.
A regarder ce qui se passe actuellement on se rend compte que la guerre des clans que le pays a connue depuis l’avènement de la démocratie en 1990 reste d’actualité surtout à l’intérieur du pays où les guerres entre tribus se font encore sentir et sont pour la plupart les causes des mécontentements au sein du parti au pouvoir Insav et conduit à la multiplication des candidatures des partisans du Président Ghazouani au niveau des partis dits de la majorité. La peur du Makhzen reste le dénominateur commun entre ces candidats de circonstance. Le discours du premier ministre, même s’il dénote d’une certaine crainte non affirmée de voir le parti Insav perdre face à ses dissidents qui ne sont pas partis trop loin a rappelé à ces derniers que le Pouvoir les tient.
Ensuite que seuls un homme nommé Birame Dah Abeidet le parti Tawassoul déclarent leur opposition ferme au pouvoir en place. Ils n’hésitent pas dans leurs meetings et conférence de presse à critiquer sa gestion du pays qu’ils qualifient de catastrophique sur tous les plans et le considèrent comme un prolongement du système de Ould Abdel Aziz. La persévérance du premier est le fruit de la force de son discours la symbolique de son combat en faveur d’une frange de la population qui voit en sa personne le « sauveur » de demain, l’organisation structurelle et cohérente du parti Tawassoul sont ses principaux atouts.
Les partis de l’opposition traditionnelle UFP, APP et RFD se sont aplatis, ont perdu leur base populaire et ont du mal à faire entendre leur voix. D’ailleurs c’est surement pour cette raison que leurs dirigeants se sont faits très discrets au cours de la campagne et n’ont pas sillonné le pays. Elle est loin l’époque où un Messaoud Ould Boulkheir et Ahmed Ould Daddah faisaient vibrer les hommes et drainer des foules par milliers. L’âge y et pour quelques chose mais il n’explique pas tout, non loin de nous Abdoulaye Wade a été élu président du Sénégal à l’âge de 74 ans et ce après 5 tentatives.
L’unique « partisan-opposant » apparu ces dernières semaines est le maire de Nouadhibou Ghassem Ould Bellahi qui ne manque jamais l’occasion de rappeler qu’il est un fervent défenseur de Ghazouani mais s’acharne sur son adversaire Ahmed Khattry le qualifiant de « Hartani avec une corde au cou » allusion à ses origines haratins. L’homme confirme à l’opinion publique son arrogance et son mépris pour les autres.
Peut être que les jours à venir nous édifieront d’avantage sur la configuration politique du pays à l’approche de la présidentielle 2024.
Shemsmaarif.Info